Paris, le mercredi 18 juillet 2012 - La thalidomide a été commercialisée dans le monde entier entre 1956 et 1961. Préconisé pour le soulagement des nausées des femmes enceintes, il a été interdit cinq ans à peine après sa commercialisation, car à l’origine de graves malformations chez le fœtus. On estime ainsi que 10 000 enfants sont nés privés de bras ou de jambes en raison des effets tératogènes du médicament.
Les cas ont notamment été nombreux en Australie. Lynette Rowe,
50 ans, est une de ces victimes. Née sans bras et sans jambes, elle
vient de signer avec le groupe Diageo, ayant racheté dans les
années cinquante un distributeur de ce médicament, un dédommagement
de « plusieurs millions de dollars ». Cet accord n’arrête cependant
pas toutes les poursuites judiciaires entamées par Lynette Rowe.
D’abord parce que la plainte contre Grunenthal, à l’origine de la
production du médicament court toujours et que la firme allemande
ne semble guère prête à prendre part à l’accord signé avec Diageo.
Ensuite parce que Lynette Rowe conduit une action en justice
collective au nom des victimes australiennes et néo-zélandaises.
Les arguments de ces victimes contre Grunenthal seraient très
nombreux. « Grunenthal n’a jamais testé le médicament sur des
animaux en état de gestation ou suivi ses effets sur les femmes
enceintes, tout en assurant aux médecins que le produit était
parfaitement sûr », relève ainsi Michael Magazanik l’un des
défenseurs des plaignants en Australie.
M.P.