
Berlin, le lundi 3 septembre 2012 – C’est une statuette en bronze figurant une petite fille sans bras et sans jambes, censée représenter les 10 000 enfants exposés in utero à la thalidomide dans les années cinquante et nés avec de graves déformations des membres. Installée à Stolberg, en Allemagne, elle est un mémorial en hommage aux victimes inauguré vendredi, en présence de nombreuses familles et du directeur exécutif de Grunentahl, Harald Stock, le laboratoire qui commercialisait jusqu’en 1961 ce médicament retiré du marché cette année là. L’événement a été l’occasion pour le patron de Grunentahl de formuler pour la première fois en cinquante ans des excuses aux plus de 10 000 victimes recensées à travers le monde. Harald Stock a également affirmé que son entreprise était « vraiment désolée » pour ces très longues années de silence qu’il a attribuées au « choc » provoqué par la découverte des effets secondaires gravissimes du médicament. Tant ces excuses très tardives que cette formulation ont été très durement critiquées par la plupart des associations de patients à travers le monde.
Beaucoup ont raillé cette explication en rappelant que le véritable choc fut celui que durent affronter des milliers de parents en découvrant les malformations de leurs nouveau-nés. Surtout, plusieurs organisations ont estimé que le véritable enjeu n’était pas la formulation d’excuses mais la mise en œuvre de réparations financières et la reconnaissance des fautes commises dans le processus de mise sur le marché du médicament.
M.P.