Malgré toutes les précautions observées lors de l’acte chirurgical (incision franche, hémostase rigoureuse, électrocoagulation mesurée, suture sans tension, retrait précoce des fils etc…), la cicatrice n’est pas toujours à la hauteur des espérances, pouvant être hypertrophique, chéloïde, érythémateuse, atrophique, hypo ou hyper pigmentée. Mais dans tous ces cas de figure, les lasers peuvent être d’un grand secours.
Tout d’abord, il paraît désormais possible de prévenir l’apparition d’une cicatrice hypertrophique (post chirurgicale ou post traumatique) grâce soit au LASH (Laser Assisted Scare Healing), Laser diode portatif (810 nm ou 1 210 nm) employé à la fin de l’intervention sur la cicatrice (80 à 120 J/ cm2), soit au Laser à colorant pulsé (LCP) appliqué le jour du retrait des points de suture (spot 10 mm, 3,5 J/cm2).
En ce qui concerne les cicatrices hypertrophiques constituées, une méta-analyse relativement récente parue dans le BMJ confirme l’efficacité significative du LCP (585 et 595 nm) qui améliore à la fois l’aspect cosmétique mais aussi les signes subjectifs (douleur, prurit). C’est aussi le cas pour les chéloïdes et il paraît intéressant d’alterner injections de corticoïdes et Laser dans ces indications. En revanche, la place du Lasers CO2 ablatif (continu ou ultrapulsé) ainsi que des Lasers fractionnés non ablatifs (NAFL) demeure ici discutée.
En cas d’érythème et de télangiectasies persistants, les lasers vasculaires ou les lampes peuvent être utilisés avec des durées d’impulsion courtes (érythème prédominant) pour réduire les effets thermiques.
Les NAFL semblent capables d’améliorer les cicatrices achromiques peut-être en mobilisant les mélanocytes de la peau saine vers la zone concernée. Les hyperpigmentations peuvent être corrigées par les lasers pigmentaires fractionnés.
Enfin, le Laser CO2 ultrapulsé apporte une amélioration de 50 à 80 % dans les cicatrices atrophiques grâce à ses effets de remodelage et de lissage. Le Laser Erbium représente une alternative intéressante (moins d’effet thermique). Mais d’autres techniques sont également proposées : ablatives et non ablatives fractionnées notamment.
On le voit, les possibilités de prise en charge des cicatrices disgracieuses par Laser sont multiples mais demandent encore à être précisées et l’on attend avec impatience des guidelines indiquant quel Laser utiliser pour quelle cicatrice et avec quels paramètres.
Dr Marie-Line Barbet