Cabines UV : le risque de carcinomes cutanés non mélanocytaires serait très augmenté

L’Agence Internationale pour la Recherche sur le Cancer a classé le « bronzage artificiel » dans la liste des agents cancérogènes de classe I. La fréquentation des cabines UV, l’utilisation de lampes à bronzer etc. sont en effet significativement associées à un risque accru de mélanome. De plus, leur responsabilité dans l’augmentation récente, notamment chez les femmes et chez les sujets jeunes, de l’incidence des cancers cutanés non-mélanocytaires (carcinomes baso-cellulaires et carcinomes épidermoïdes) peut être légitimement suspectée. Les cancers cutanés non-mélanocytaires sont en effet classiquement plutôt des cancers de l’homme âgé.

Une équipe états-unienne a passé en revue les résultats de 12 études observationnelles ou études cas-témoin, réalisées entre 1977 et 2010 et incluant plus de 80 000 patients. Ont été détectés au total 9 328 cas de cancers de la peau non-mélanocytaires.

Incontestablement un lien significatif apparaît entre la fréquentation des cabines de bronzage (et autres méthodes) et les carcinomes, avec une augmentation du risque, de 67 % pour les carcinomes épidermoïdes et  de 29 % pour les carcinomes baso-cellulaires. Semblent particulièrement concernées les personnes qui se sont exposées avant l’âge de 25 ans.

Les auteurs conviennent que le design des études sélectionnées, études observationnelles et cas-témoins, ne permet que de constater le lien sans pouvoir affirmer une relation de causalité, celle-ci étant  toutefois hautement probable au regard des effets biologiques à la fois des UVA et des UVB. Il paraît au demeurant difficile dans ce contexte de réaliser des essais prospectifs randomisés. Notons que les résultats obtenus dans les différents travaux ont tous été contrôlés pour de nombreux facteurs confondants potentiels et paraissent donc avoir un très haut niveau de preuve.

Selon les auteurs, le bronzage en cabines pourrait être responsable de l’apparition de plus de 170 000 cas de cancers de la peau non-mélanocytaires, chaque année aux Etats-Unis.

Dr Roseline Péluchon

Référence
Wehner MR et coll. : Indoor tanning and non-melanoma skin cancer: systematic review and meta-analysis. BMJ 2012;345:e5909.

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