Adjuvants aluminiques dans les vaccins, Marisol Touraine tacle l'ANSM

Paris, le mercredi 28 novembre 2012 – Il y a quelques semaines, l’Agence nationale de sécurité des médicaments (ANSM) annonçait qu’elle ne poursuivrait pas le financement de travaux sur les adjuvants aluminiques dans les vaccins. Cette décision a été dénoncée par l’Association de malades atteints de myofasciite à macrophages (E3M), pathologie dont certains suggèrent qu’elle pourrait être liée à ces sels d’aluminium. Depuis lundi, plusieurs membres de cette organisation ont même entamé une grève de la faim pour exprimer leur désapprobation. Ce mouvement n’a pas laissé indifférente Marisol Touraine, ministre de la Santé qui interpellée sur le sujet par le député Brigitte Allain (EELV) hier à l’Assemblée a déclaré : « L’adjuvant aluminique fait encore l’objet de débats scientifiques et je souhaite que la recherche se poursuive ». A ses yeux, il est en effet nécessaire d’être « particulièrement attentif aux signaux d’alerte (…) même lorsqu’ils sont de faible intensité ». Elle a également indiqué que ses services procédaient actuellement à un état des lieux de l’ensemble des vaccins afin de « garantir aux Français une information fiable, indépendante et transparente ».

En ne soutenant pas les recherches sur l’aluminium, l’ANSM s’est-elle tirée une balle dans le pied ?

Si ce débat autour de la dangerosité potentielle des adjuvants aluminiques est si épineux, c’est, entre autres, parce qu’il alimente en partie le climat de défiance vis-à-vis des vaccins. Or cette vague de méfiance pourrait participer à l’insuffisance de certains taux de vaccination en France, insuffisance qui a été de nouveau confirmée la semaine dernière par l’Institut national de veille sanitaire. Dans ce cadre, le choix de l’ANSM pourrait finalement se révéler contre-productif. C’est tout au moins l’analyse qu’en fait le professeur Romain Gherardi (hôpital Henri Mondor) qui coordonne les travaux que l’ANSM a refusé de financer plus avant. Selon lui, cette décision ne fera qu’alimenter plus encore les suspicions. « Tant que les agences gouvernementales ne convaincront pas la population que tout est mis en œuvre pour explorer toutes les pistes, tous les signaux d'alarme, la population votera avec ses pieds et ira de moins en moins se faire vacciner » avait-il commenté lors d’une conférence de presse organisée sur le sujet à la mi novembre.

Martine Pichet

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