Les photopatch-tests restent le « gold standard » du diagnostic des photo-dermatoses. Faut-il pour autant les utiliser chez tous les patients présentant ce type d’éruption ?
Une étude rétrospective menée entre janvier 2003 et décembre 2009 tente de répondre à la question.
Les dossiers des 46 patients ayant été testés par photo-patchs tests pendant cette période ont été repris pour évaluer l’intérêt de l’interrogatoire par rapport aux résultats des photo-patch-tests, des dosages des anticorps anti-noyaux et des porphyrines.
L’interrogatoire a été mené à l’aide d’un questionnaire standardisé par le médecin qui a réalisé les photo-patch-tests (Dermolum° et lampe UVA à haute pression).
Il s’est attaché à déterminer les circonstances d’apparition de l’éruption, l’intensité de l’exposition solaire, la durée d’évolution de l’éruption, la topographie de celle-ci et l’efficacité du traitement suivi.
Ont été ainsi diagnostiquées 11 lucites estivales bénignes
(LEB), 13 lucites polymorphes (LP), 9 urticaires solaires (US), 6
lupus, 3 porphyries, 3 photoallergies et 8 pathologies
diverses.
Les examens complémentaires ont fait apparaître 13 LEB, 10 LP, 6
US, 4 lupus, 2 porphyries, 4 photoallergies et 11 pathologies
diverses.
A l’aide de ces résultats, ont été calculés la sensibilité, la spécificité, le rapport de vraisemblance et le Diagnostic Odds Ratio entre interrogatoire et phototests pour les photodermatoses les plus répandues.
Il en ressort que l’utilisation d’un questionnaire standardisé permet de porter le diagnostic de lucite estivale bénigne, de lucite polymorphe et d’urticaire solaire avec « une bonne précision diagnostique par rapport à l’exploration photobiologique » selon les auteurs. Pour les LEB et le LP, la sensibilité, la spécificité étaient respectivement de 0,69 et 0,95, et de 0,9, 0,91.
La pratique des photopatch-tests doit se faire dans des centres spécialisés. Elle est longue et coûteuse. Les résultats de cette étude permettent de se contenter de ne prescrire ce type d’examen complémentaire qu’à des patients chez qui l’interrogatoire n’a pas permis de poser un diagnostic immédiat ou lorsque la photodermatose est rebelle au traitement.
Dr Geneviève Démonet