
Washington, le samedi 5 janvier 2012 – Les derniers jours d’une année et les premiers jours de celle qui suit sont immanquablement l’occasion de dresser des listes et des bilans. Aux Etats-Unis, l’association Sense About Science (SAS) s’atèle régulièrement à cet exercice.
Répertoriant chaque année les plus grands affronts faits à la science, elle a choisi en 2012 de s’attaquer aux piètres conseils distillés par les célébrités. On trouve dans cet inventaire à la Prévert des attitudes pour le moins incongrues. Le chanteur de pop Simon Cowell affirme ainsi toujours porter sur lui des petites poches d’oxygène, qu’il utilise sans doute pour doper son énergie. L’actrice vedette de la série Mad Men, January Jones, a pour sa part défrayé la chronique en indiquant ne plus pouvoir se passer de ses petites pilules de placenta séché, dont elle use sans compter depuis son accouchement. On trouve également dans cette liste une actrice de série britannique Patsy Palmer qui affirme avoir trouvé le remède idéal contre la cellulite : des grains de café « dans » la peau.
Ouvrez les hublots
Si la notoriété des premiers n’a pas toujours dépassé les mers et les océans, SAS s’attaque également à des personnalités dont la célébrité est internationale ! Les déclarations pour lesquelles elles sont épinglées par l’organisation ne concernent pas toujours spécifiquement la santé mais révèlent une confusion scientifique assez prononcée. Que dire ainsi du candidat républicain à la présidentielle, Mitt Romney, qui s’interrogeait sur les raisons pour lesquelles les personnels de bord n’ouvrent pas tout simplement les hublots lorsqu’un feu se déclare dans un avion. Un ingénieur aéronautique, Jakob Whitflied, interrogé par SAS lui répond : « Malheureusement, Mitt, ouvrir les fenêtre en très haute altitude n’est guère une bonne idée. En réalité, si vous pouviez ouvrir les hublots, l’air sortirait à l’extérieur de la cabine, en raison de la très grande différence de pression entre l’intérieur et l’extérieur, et les dommages causés seraient sans doute plus importants encore ». SAS s’amuse également de l’aveu maladroit du multi médaillé Michael Phelps, qui assurait qu’il n’y avait aucun mal à uriner dans une piscine, puisque le chlore détruisait les bactéries. Le biochimiste Stuart Jones tient à rappeler au nageur que « l’urine est essentiellement stérile » et qu’il n’y a donc rien à détruire. Outre le sourire que ne manque pas de susciter de telles déclarations et conseils iconoclastes, cet inventaire est également l’occasion pour SAS de rappeler la dangerosité de certaines affirmations lorsqu’elles sont défendues par des personnalités ayant une très grande aura médiatique.
Léa Crébat