"Soins" post-mortem pour les séropositifs : le HSCP favorable à une levée de l’interdiction

Paris, le mardi 22 janvier 2013-  C’est un motif de protestation régulièrement soulevé par les associations de défense des séropositifs. Depuis 1986, les personnes défuntes infectées par le VIH, le VHB ou le VHC ne peuvent faire l’objet de « soins de préparation » (également appelés soins de conservation). Dès lors, les corps ne sont généralement pas « exposés » avant une mise en bière, qui est entreprise très promptement après le décès. De nombreuses familles se sont émues du maintien de cette interdiction jusqu’à aujourd’hui. Les associations ont ainsi diffusé les témoignages de proches évoquant les difficultés rencontrées lors de la disparition d’un membre de leur famille ou d’un ami cher. En 2009, pourtant, le Haut conseil de santé publique (HSCP) n’avait pas jugé opportun de revenir sur la réglementation en vigueur.

Si les règles sont bien respectées, l’interdiction peut être levée

Depuis cet avis, la position des autorités publiques a cependant quelque peu évolué. En janvier 2012, la Direction générale de la Santé (DGS) considérait en effet qu’un meilleur encadrement des pratiques de thanatopraxie, en vue notamment d’un respect plus strict des règles d’hygiène, devrait permettre de faire "bénéficier" à tous les défunts de soins de préparation. Une position proche de celle du Conseil national du Sida. Aujourd’hui, le HSCP dans un rapport et un avis qui viennent d’être rendus publics s’alignent sur ces recommandations. Il estime en effet que les actes de conservation peuvent être réalisés chez les défunts séropositifs ou porteurs du VHB/VHC dès lors qu’ils sont réalisés « dans des locaux dédiés, spécifiques, et dans des conditions qui permettent de réduire les risques ». Parallèlement à ce feu vert en vue d’une levée de l’interdiction, le HSCP préconise un suivi régulier des thanatopracteurs et notamment leur vaccination systématique contre le VHB.

La balle est désormais dans le camp du ministère de la Santé, qui avant de se prononcer définitivement devra probablement procéder à un « état des lieux » des pratiques de thanatopraxie en France, afin de déterminer si les conditions dans lesquelles sont mis en œuvre aujourd’hui les soins de préparation répondent bien aux « conditions » décrites par le HSCP ou encore la DGS.

Léa Crébat

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