
Bordetella pertussis, agent de la coqueluche, est associé dans la grande majorité des cervelles médicales à une cause significative de morbidité et de mortalité des jeunes enfants du monde entier. Sauf que…. dans les régions à forte couverture vaccinale, comme les Etats unis ou l’Europe, la coqueluche est de plus en plus souvent diagnostiquée chez des adultes de plus en plus âgés. Ce qui, d’évidence, pose un problème majeur de reconnaissance et de prise en charge, tant il est vrai, comme l’affirment Bette C Liu et coll., qu’on ne dispose que d’informations parcellaires sur l’incidence, la morbidité et les facteurs de risque de la coqueluche de l’adulte, particulièrement chez les plus de 65 ans…
Pour combler en partie ce trou qu’ils avaient eux-mêmes découvert, Liu et coll., de l’Université australienne de New South Wales, Sidney, ont réalisé l’étude prospective d’une cohorte de 236 094 adultes âgés de plus de 45 ans (moyenne de 62,8 ans), recrutés dans l’état australien du New South Wales ("The 45 and up Study") entre 2006 et 2008, en suivant toute notification de coqueluche biologiquement confirmée, hospitalisation et décès induits.
Sur un suivi de 217 524 personnes/année, 205 adultes ont développé une coqueluche et 12 ont été hospitalisés. Si l’incidence des notifications ne variait guère selon l’âge, les taux d’hospitalisation augmentaient progressivement, à 2,2, 8,5 et 13,5 pour 100 000 personnes/année dans les groupes 45-64, 65-74 et plus de 75 ans. L’incidence des enregistrements et conséquences était évaluée en fonction de différents critères, âge, sexe, indice de masse corporelle (IMC), asthme, revenus du foyer, activité physique, tabagisme et comorbidités ; après ajustement, il apparaissait que l’IMC (Risque Relatif [RR] = 1,52 ; intervalle de confiance à 95 % [IC] : 1,06-2,19 pour un IMC ≥ 30 kg/m2 versus < 25 kg/m2) et un asthme pré existant (RR= 1,64 ; IC : 1,06-2,55) étaient des facteurs de gravité particuliers.
Les conclusions des auteurs s’imposent d’elles-mêmes, découlant immédiatement des données précédentes : les seniors de plus de 65 ans sont plus à risque d’être hospitalisés pour une coqueluche que les adultes de 45 à 64 ans, l’obésité et des antécédents d’asthme sont des facteurs de plus forte notification. Les groupes à risque sont connus, il suffit maintenant de prendre les mesures qui s’imposent, et que tous les médecins connaissent. A vos seringues !
Dr Jack Breuil