La moule, ça colle !

Boston, le samedi 2 mars 2013 – Les spécificités du règne animal sont une source de recherches inépuisable pour les laboratoires. Nous avions déjà évoqué dans ces colonnes les travaux piquants d’une équipe de la Harvard Medical School à Boston ayant démontré comment les propriétés des aiguilles du porc épic d’Amérique du Nord et notamment leur force de pénétration pourraient être particulièrement utiles pour mettre au point des aiguilles médicales plus efficaces… et donc moins douloureuses. Dans ce même esprit, plusieurs chercheurs américains ont évoqué lors de la récente conférence de l’American Association for the Advancement of Science les multiples mérites de la moule.

Toujours accrochée à son rocher malgré les bourrasques

Pour qui a passé quelques heures à contempler l’océan et la vie des mollusques qui peuplent ses récifs, la résistance de la moule n’est pas un secret. Tempêtes, vagues et piétinements intempestifs de promeneurs peu sensibles : la moule reste imperturbablement collée à son rocher. C’est grâce à une substance adhésive extraordinaire. « Il s’agit d’un processus remarquable consistant dans la sécrétion de protéines uniques avec une forte concentration de DOPA qui forment une colle liquide qui durcit rapidement et est résistante à l'eau », a expliqué Phillip Messersmith, professeur d'ingénierie biomédicale à l'université Northwestern près de Chicago (Illinois).

De la réparation de la membrane fœtale à la prise en charge des fractures

Aujourd’hui, plusieurs équipes s’intéressent aux applications médicales de cette substance produite par le pied de la moule, le byssus. Les pistes sont nombreuses. Philipe Messersmith et son équipe s’intéressent notamment à la possibilité d’intervenir grâce à cette « colle » sur les cas de rupture prématurée des membranes. Il existe également des travaux visant à l’élaboration d’hydrogels antibactériens, ou encore de polymères résistants à l’eau qui pourraient être utiles en cancérologie. On pense également à la mise au point d’une version synthétique de cette substance pour l’utiliser dans la prise en charge des fractures osseuses. Si tant d’indications se profilent c’est en raison du très bon profil de tolérance de cette « colle » et de sa très grande résistance à l’eau.

Aurélie Haroche

Copyright © http://www.jim.fr

Réagir

Vos réactions

Soyez le premier à réagir !

Les réactions aux articles sont réservées aux professionnels de santé inscrits
Elles ne seront publiées sur le site qu’après modération par la rédaction (avec un délai de quelques heures à 48 heures). Sauf exception, les réactions sont publiées avec la signature de leur auteur.

Réagir à cet article