Deux ans après le séisme, quelle vie pour les liquidateurs de Fukushima ?

Tokyo, le lundi 11 mars 2013 - Le Japon commémore aujourd’hui le deuxième anniversaire du tremblement de terre et du séisme du 11 mars 2011 qui a entraîné un grave accident au sein de la centrale nucléaire de Fukushima. Aujourd’hui, l’attention se focalise sur les conditions de vie des 3 000 employés de Tepco qui continuent à assurer la "stabilité" des installations. Ces « liquidateurs » sont nombreux à se plaindre du stress continuel dont ils sont les victimes. Nombre auraient choisi de démissionner selon le Guardian. « Les travailleurs sont les plus exposés aux radiations et ils participent d'un processus qui va durer des décennies. Pourtant, ils sont critiqués car ils appartiennent à Tepco » observe Jun Shigemura, maître de conférences au département de psychiatrie du National Defense Medical College, cité par le Guardian. « Les salariés de Tepco risquent de suivre la trajectoire des vétérans de la guerre du Vietnam, qui se sont vus rejetés par la société à leur retour, ont fini sans abri, ont sombré dans l'alcoolisme et les drogues ou se sont suicidés » estime encore l’expert. Quant à la prise en charge des conséquences des irradiations, elle serait très limitée. Un « liquidateur » témoignant pour l’Express raconte : « On a relevé 50 mSv en contamination externe, 35 en contamination interne, soit 85 au total. Ce sont les données retenues par Tepco. Chaque fois que mon corps a été examiné, la compagnie a retenu les mesures les plus faibles: en fait, ils veulent retarder au maximum le moment où un travailleur atteint 100 mSv ». Il ajoute encore : « J'ai une carte d'ancien travailleur à la centrale de Fukushima. Elle me donne accès à des examens gratuits. Mais, si j'ai un cancer, aucune aide n'est prévue. Rien ».

M.P.

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