
On sait que des traitements plus efficaces sont recherchés pour mieux traiter les symptômes négatifs de la schizophrénie, souvent très invalidants, et contre lesquels on reste relativement désarmé. Comme ces symptômes négatifs ont déjà été associés à une réduction des niveaux de folates sanguins, en particulier pour les patients chez lesquels les gènes régulant le métabolisme des folates présentent un fonctionnement génétiquement déficient, ces constats suggèrent l’utilité éventuelle d’un apport thérapeutique en acide folique.
Réalisée aux États-Unis sur 140 patients de 18 à 68 ans (stabilisés mais conservant encore des symptômes négatifs malgré leur traitement neuroleptique), une étude randomisée a évalué l’intérêt de l’apport par voie orale d’acide folique (à la posologie de 2 mg/jour) et de vitamine B12 (400 μg/jour) dans la réduction des symptômes négatifs de la schizophrénie.
Avec ce traitement administré pendant seize semaines, les auteurs remarquent effectivement, comme ils l’espéraient, une « amélioration significative des symptômes négatifs » de la schizophrénie, comparativement au groupe de patients sous placebo, quand le génotype concernant l’absorption des folates est pris en considération, mais non lorsqu’on n’en tient pas compte : une interaction est ainsi observée (p = 0,02) entre une certaine variante du gène FOLH1 [1] (rs202676) et l’efficacité du traitement où « seuls les patients homozygotes pour l’allèle 484 T tirent un bénéfice significativement plus élevé » avec ce traitement.
Une precription de folates et de vitamine B12 peut donc
contribuer à réduire les symptômes négatifs de la schizophrénie,
mais cette réponse au traitement est influencée, précisent les
auteurs, « par la variation génétique de l’absorption des
folates », ce qui incite désormais à tenir compte d’une «
approche personnalisée » (dimension pharmacogénétique) dans le
traitement des symptômes négatifs de la schizophrénie.
[1] http://www.genecards.org/cgi-bin/carddisp.pl?gene=FOLH1
Dr Alain Cohen