Préservatifs gratuits au collège et au lycée : une idée qui fait recette ?

Paris, le jeudi 4 avril 2013 – Comment revitaliser une opération caritative légèrement en berne ? En 2012, le Sidaction n’a récolté que 4,5 millions d’euros de promesses de dons, soit 500 000 euros de moins qu’en 2011. Pour les organisateurs de cette manifestation qui débutera demain et se déroulera tout le week-end, il s’agit d’éviter qu’une telle défection ne se reproduise. Aussi, comme souvent, son président donne de sa personne et comme souvent il a choisi la voie de la polémique pour faire parler de son organisation.

Pas facile d’aller voir l’infirmière scolaire

Pierre Bergé a ainsi pris l’initiative ce matin au micro de RTL d’interpeller le ministre de l’Education nationale, Vincent Peillon. « Monsieur le ministre, quand va-t-on dans les collèges, et je dis bien les collèges, et les lycées avoir des préservatifs gratuits ? » a-t-il ainsi lancé remarquant que la seule façon pour les adolescents aujourd’hui de disposer gratuitement d’un préservatif dans l’enceinte de leur établissement scolaire nécessitait de s’adresser à l’infirmière scolaire. « La démarche est très facile, comme vous pouvez l’imaginer » a-t-il commenté, ironique.

Une installation enfin quasi-totale de distributeurs de préservatifs dans les lycées

Le ministre a semble-t-il refusé de prendre part à cette polémique naissante. Sur RTL, Vincent Peillon a ainsi reconnu que « Les résultats ne sont pas satisfaisants, il faut trouver le moyen de faire mieux » mais il a néanmoins rappelé qu’aujourd’hui « 95 % de nos établissements disposent de distributeurs de préservatifs (qui offrent six préservatifs pour un euro ndrl) et il y a en plus des distributions souvent gratuites dans nos infirmeries ». De fait, des efforts importants ont été réalisés ces dernières années en ce qui concerne l’installation de distributeurs dans les lycées. Après le coup de semonce de l’association Act up qui en 2007 déplorait que quinze ans après les premières annonces dans ce sens, seuls 34 % des lycées soient réellement dotés d’un distributeur, le déploiement s’est effectivement accéléré.

Toujours mieux quand c’est gratuit

Cependant, ces distributeurs sont-ils plébiscités par les jeunes ? En 2010, le site Rue 89 proposait une petite enquête sur les distributeurs de préservatifs en général et donnait la parole à un responsable de l’approvisionnement de ces appareils qui observait : « En fait ça se vent mal en distributeur. En lycée, on peut mettre deux ans pour changer le stock de 144 boîtes de préservatifs ». Déjà, en 2009, une enquête menée dans 18 établissements du Val de Marne (soit 10 % des lycées du département) avait mis en évidence que dans la majorité des cas (quatorze sur dix-huit) les dispositifs étaient « moyennement utilisés ». Cependant, l’explication donnée par les infirmières scolaires des lycées sondés pourrait conforter Pierre Bergé dans son idée. Citée par le parisien, Françoise Benedict, infirmières conseil auprès du recteur, notait en effet que les infirmeries peuvent recevoir jusqu’à 1 000 préservatifs gratuits par an. « Les jeunes le savent et viennent naturellement parce que c’est gratuit. Tant mieux ». Ainsi en dépit du prix très faible des préservatifs disponibles dans les distributeurs, la gratuité pourrait être un argument de poids. Qu’en est-il de l’anonymat ?

Aurélie Haroche

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