
Le 7 mars dernier, en Early release, était publié dans MMWR, organe des Centers for Disease Control américains, un update sur le nouveau Coronavirus (nCoV) et les maladies qui lui sont rattachées. Une mise à jour suivant le rapport, en Angleterre, de 3 cas familiaux survenus après le séjour d’un patient index au Pakistan et en Arabie Saoudite. Il n’y a jamais eu de malade aux Etats-Unis, mais les CDC savent maintenant que tout peut arriver et prennent les devants. Ils éditent un site dédié (http://www.cdc.gov/coronavirus/ncv) recommandant entre autres que les personnes de retour depuis moins de 10 jours de péninsule Arabique et des pays voisins qui souffriraient d’infection respiratoire basse sévère soient dépistées, et que les malades entrés en contact avec un voyageur suspect soient immédiatement signalés.
14 mars 2013, EuroSurveillance. Le (même) cas est analysé en détail par les Anglais de la Health Protection Agency. Il est confirmé que le cas index, après un séjour de quelques semaines au Pakistan, était passé en Arabie Saoudite pour le pèlerinage. Là bas, il avait développé une fièvre et des symptômes respiratoires sans être entré en contact avec un malade infecté dans les 10 jours précédents. Les signes avaient empiré au retour, jusqu’à nécessiter une hospitalisation en soins intensif où, le 31 janvier, était porté un diagnostic d’infection à virus influenza A(H1N1), précédant celui d’infection à nCoV devant une aggravation per -thérapeutique. Le suivi des contacts devait permettre d’identifier deux cas familiaux, dont une infection de type grippal et une insuffisance respiratoire grave avec décès. Malgré une surveillance accrue aucun autre cas n’a été détecté et aucun autre nCoV mis en évidence.
Alors, faut-il avoir peur du nCoV ? Remarquons que les Anglais, dans leur protocole d’investigation, avaient défini les cas rapprochés comme ceux voyageant dans les 2 rangs de sièges entourant le cas, les cas « familiaux » tout contact de plus de 15 mn en face à face à la maison, les cas « médicaux » de façon assez large incluant les visiteurs non protégés (masques FFP3, gants, lunettes) et les « divers » à l’image des familiaux, ce qui faisait beaucoup de gens. Notons aussi que le patient décédé souffrait de co morbidités pouvant rendre compte d’une sensibilité particulière au nCoV. De tout cela il ressort que, même si la transmission inter humaine du virus est aujourd’hui établie, le risque tant individuel qu’épidémique parait assez restreint et aisément contrôlable. On respire…
Le praticien, quant à lui, retiendra que, selon l’OMS, les
signes et symptômes évocateurs sont une infection respiratoire
sévère aiguë, des problèmes respiratoires (dyspnée en tête) et de
la fièvre ; quasiment tous les malades développeront une pneumonie,
certains une insuffisance rénale. Des critères qui, ne reposant que
sur un peu plus de 10 cas, invitent à la plus extrême
vigilance…
PS. Ce 26 mars, un homme de 73 ans originaire des Emirats
Arabes Unis et transféré à l’Institut Robert Koch de Munich,
Allemagne, est décédé du nCoV. L’OMS a révélé à cette occasion
qu’elle avait eu connaissance à ce jour de 17 cas confirmés, dont
11 décès.
Dr Jack Breuil