Paris, le samedi 20 avril 2013 – Sans tenir du pamphlet ou de la contestation, l’art se donne parfois pour vertu de changer les hommes ou tout au moins leur regard sur le monde. Est-ce l’objectif de « Promise Land », dernier film de Gus Van Sant ? Pour le spectateur européen, l’œuvre permet en tout cas de constater que l’exploitation du gaz de schiste que l’on prônerait sans nuance de l’autre côté de l’Atlantique y suscite pourtant quelques questions Le personnage interprété par Matt Damon, Steve Butler va en faire les frais. Venu en conquérant sur une terre qu’il souhaiterait donc promise à la société d’extraction de gaz de schiste qu’il représente, il va se heurter à un militant antifracking (« contre la fracture hydraulique ») campé par John Krasinski. Ce dernier promet à ceux qui accepteraient de vendre leur parcelle de terrain à l’entreprise de Steve Butler rupture d’approvisionnement en eau, catastrophe écologique et jusqu’à la mort des troupeaux. Que l’on partage ou non l’une ou l’autre des deux thèses présentées, le film nourrit une perception différente de l’Amérique, elle-aussi apparemment traversées par les polémiques et les interrogations.
« Une pause dans l’obligation d’exister »
« Poisons de Dieu, remèdes du Diable » dernier roman de Mia Couro, auteur mozambicain fils d’émigrés portugais offre-t-il comme « Promise Land » sur l’Amérique, un regard décalé sur l’Afrique ? Pas si sûr, la terre brûlée décrite ici paraît en effet tout droit sortir d’un conte traditionnel. Mais ce qui force notre regard, ce sont les appels d’un homme qui au docteur Sidónio Rosa ne demande pas un traitement pour guérir, mais au contraire un remède « pour s’évanouir, pour faire une pause dans l’obligation d’exister ». Ce n’est évidemment pas un roman sur l’euthanasie, mais plutôt une rêverie onirique sur le sens de la vie et de la mort, sur l’oubli qu’offre cette dernière. Ainsi, Sidónio Rosa, le médecin « blanc » éperdument amoureux d’une jeune africaine rencontrée à Lisbonne, qui part à sa rencontre en Afrique va-t-il demeurer auprès des parents de la jeune fille, ce couple où l’homme attend « le poison efficace » et la femme appuie cette demande. Sidónio Rosa va alors tenter de comprendre pour quelle raison ces parents souhaitent à tout prix oublier, faire de la mort un traitement définitif de leur mal.
Une pause dans l’histoire
Pour laisser sur le monde un « autre regard », il n’est pas toujours besoin de s’échapper vers d’autres horizons, Amérique ou Afrique. On peut également se plonger dans le passé pour comprendre que derrière les murs que l’on connaît depuis toujours se cachent d’autres histoires. Ainsi, l’association des Amis des Pays de Saint-Céré proposent-t-ils depuis le 13 avril et jusqu’au 28 dans le hall d’accueil de l’hôpital Saint-Jacques Saint-Céré une très belle exposition photographique et documentaire sur l’histoire de l’établissement. Ainsi est retracé le devenir de cette bâtisse dont les fondements remontent à 1690, tandis que plusieurs clichés montrent le rôle joué par l’ancien hospice durant les deux guerres mondiales. Une exposition qui sans doute entraînera les habitants des environs à ne plus jamais regarder leur hôpital comme avant.
Poser ses lunettes
Pour pouvoir « regarder » encore faut-il avoir les bonnes lunettes. Or, aujourd’hui ces dernières coûtent cher et l’accès aux soins d’optique est une préoccupation pour nombre de nos concitoyens. C’est le dossier qu’explorera sur La Chaine Parlementaire, l’émission « Etat de santé » présentée par Elisabeth Martichoux. Ce lundi 22 avril, elle reviendra en effet sur les différences existant sur le marché de l’optique entre la France et les autres pays européens et présentera les actions pouvant être mises en œuvre par les pouvoirs publics pour limiter les coûts des lunettes et des lentilles dans notre pays.
Aurélie Haroche
