Les symptômes obsessionnels-compulsifs (SOC) et les troubles obsessionnels compulsifs (TOC) constituent une comorbidité fréquemment rencontrée dans la schizophrénie. Une méta-analyse retrouve 13,6 % de TOC parmi les patients schizophrènes, et 30,3 % de SOC. La présence de TOC ou de SOC est associée à un moins bon fonctionnement social. Dans une étude de cohorte portant sur 189 patients présentant un premier épisode de schizophrénie et suivis durant 5 ans, la présence initiale d’un TOC ou de SOC n’était pas prédictive du risque de rechute.
La présence ou non de TOC ou de SOC au sein des patients schizophrènes est très variable en fonction des études, mais également en fonction du temps. Il est important pour le clinicien de déterminer les facteurs qui vont influencer l’apparition de tels symptômes.
Les TOC et les SOC sont plus souvent retrouvés parmi les patients traités par clozapine ou olanzapine que parmi les patients traités par aripriprazole ou amisulpride (1). Ces données suggèrent que les antipsychotiques de seconde génération également antagonistes sérotoninergiques, comme la clozapine et l’olanzapine, peuvent induire des SOC chez des patients schizophrènes. Une prédisposition à l’induction de SOC par ces antipsychotiques a été identifiée et associée au gène SCL1a1.
Comment prendre en charge les patients souffrant de schizophrénie et de TOC ? Les données concernant l’efficacité des inhibiteurs de la recapture de la sérotonine sont rares et controversées. La thérapie cognitivo-comportementale semble être efficace. A. Tundo, de l’insitut de psychopathologie de Rome, présente une cohorte de 21 patients souffrant de schizophrénie, de trouble schizoaffectif et de TOC. A 1 an, 52 % des patients sont très améliorés par le traitement (2).
Dr Alexandre Haroche