
Glasgow, le samedi 4 mai 2013 - Plus que les juges ou les avocats (rarement nus sous leur robe) les écossais titillent l’imagination de nos contemporains quand ils ne stimulent pas leurs fantasmes sexuels.
C’est donc tout naturellement qu’un chercheur néerlandais, Erwin Kompanje, a proposé au très respectable Scottish Medical Journal un papier sur les effets bénéfiques possibles du port du kilt sur la spermatogénèse.
Son article, n’est, précisons le d’emblée, basé sur aucune mesure de la température scrotale des natifs des Highlands, de la densité en spermatozoïdes dans le sperme des gardes écossais de la reine ou de la vigueur de leur flagelles. Il s’agit plutôt d’une thèse fondée sur quelques constatations : la qualité et la quantité des spermatozoïdes auraient diminué ces dernières décennies dans les pays occidentaux tandis que, concomitamment, le slip (plus ou moins moulant) s’imposait face au caleçon voire à la nudité sous le pantalon.
Avec le kilt, les spermatozoïdes seraient à la fête
Il ne restait plus à ce scientifique qu’à relier ces deux phénomènes et à estimer (après beaucoup d’autres) que l’augmentation de la chaleur scrotale induite par les vêtements serrés était un frein à une spermatogénèse satisfaisante (les testicules étant, comme chacun l’a appris à la faculté, placés en situation extra-abdominale "pour" leur conserver toute leur fraîcheur).
Ainsi pour Erwin Kompanje, le port du kilt (qui s’il est « réglementaire » ne saurait tolérer le moindre sous vêtement) est bien l’idéal pour maintenir ses gamètes en pleine forme. Il ajoute que de façon superfétatoire le kilt aurait des avantages psychologiques, tant pour son porteur, qui se sentirait plus libre et plus viril (sic), que pour ses admiratrices vis-à-vis desquelles il serait un instrument de séduction. Notre chercheur pousse même plus loin le raisonnement, puisque, selon lui, si les écossais, eux aussi, ont un sperme de moins bonne qualité depuis quelques dizaines d'années, ils doivent sans nul doute cette faiblesse à ce qu'ils négligent plus que par le passé les occasions traditionnelles de porter le kilt... CQFD.
Slip ou caleçon, peu me chaut
Sans vouloir gâcher la démonstration ajoutons cependant deux
notes discordantes.
D’une part les études ayant montré une baisse séculaire de la
fertilité masculine ne sont pas dénuées de biais méthodologiques
(dus notamment à l’évolution des méthodes de mesure).
D’autre part un travail très documenté a démontré que le port du
slip ne faisait pas monter la température scrotale par rapport au
caleçon et ne modifiait pas (du moins à court terme) les paramètres
du sperme (2).
Tant pis pour le Prince Charles.
Dr Céline Dupin