La nécessité de prévenir le rachitisme carentiel par la vitamine D est une règle aujourd’hui bien établie à travers le monde. Les modalités pratiques de la prévention varient cependant d’un pays à l’autre, notamment en fonction des conditions locales d’alimentation, d’habitudes vestimentaires et d’ensoleillement.
En France, la décision d’enrichir de manière systématique les laits infantiles en vitamine D a été prise il y a vingt ans. Une supplémentation orale systématique a été maintenue en parallèle, à des doses de 400 à 800 UI/jour pour les nourrissons de moins de 18 mois recevant un lait enrichi en vitamine D. En conséquence, le rachitisme carentiel du nourrisson est devenu un diagnostic exceptionnel dans notre pays. En période néonatale, les très rares cas rapportés concernent essentiellement les prématurés nés de mères carencées en vitamine D. Chez les nourrissons, les situations potentiellement à risque sont l’allaitement exclusif au sein en l’absence de supplémentation en vitamine D, surtout si la mère est à peau pigmentée et ne bénéficie que d’une faible exposition à l’ensoleillement, ou encore un régime d’exclusion pour allergie aux protéines du lait de vache, sans supplémentation médicamenteuse.
En revanche, les cas de rachitisme de l’adolescent n’apparaissent pas exceptionnels et sont probablement sous estimés. Les modes de vie actuels avec notamment l’augmentation du temps de loisirs passé à l’intérieur constituent un facteur de risque. Il reste donc à optimiser la prévention de ces situations. Dans une mise au point mise au point de mars 2012, le Comité de nutrition de la Société française de pédiatrie recommandait la supplémentation systématique hivernale des adolescents de 10 à 18 ans avec soit deux doses de charge de 80 000 ou 100 000 UI à 3 mois d’intervalle, soit une administration unique de 200 000 UI.
Dr Arielle Le Masne