De plus en plus de femmes ont recours à la chirurgie bariatrique pour traiter une obésité réfractaire. L’impact de ce type d’intervention sur les grossesses ultérieures a été analysé dans une étude de cohorte danoise sur près de 340 patientes ayant mené une grossesse au décours de l’opération. Ces femmes avaient été opérées durant la période 2004-2010, le plus souvent par by-pass intestinal.
Chacune a été appariée à quatre femmes témoins (n = 1277), de même indice de masse corporelle, âge, parité et date d’accouchement.
La chirurgie bariatrique maternelle s’est avérée associée à une augmentation significative du risque de prématurité et de faible poids de naissance ; le risque de retard de croissance intra-utérin était également plus que doublé dans ce groupe : 7,1 % versus 2,9 % (odds ratio ajusté : 2, 29 ; intervalle de confiance à 95 % [1,32-3,96]), avec un impact plus important encore dans le sous-groupe de femmes porteuses d’un by-pass.
En revanche, il n’y avait pas de différence entre les femmes opérées et les témoins quant aux risques de complications maternelles de la grossesse à type de diabète gestationnel, prééclampsie, indications de déclenchement et de césarienne ou hémorragie du post-partum. Les taux de complications néonatales (score d'Apgar inférieur à 7, nécessité d’admission en soins intensifs et mortalité périnatale) n’étaient pas non plus influencés.
La perte de poids maternelle et la malabsorption induite par le by-pass représentent donc un important facteur de risque de retard de croissance intra-utérin. Le suivi obstétrical de ces femmes doit donc être particulièrement attentif, afin de compenser d’éventuelles carences nutritionnelles délétères pour la croissance fœtale.
Dr Arielle le Masne