Inhibition de la TSH dans les cancers thyroïdiens papillaires au Japon : pas de consensus !

Les cancers thyroïdiens papillaires sont les plus fréquents et leur pronostic est généralement bon. Leur traitement, représenté par la thyroïdectomie totale (TT) dans plusieurs pays, est plus conservateur au Japon (thyroïdectomie subtotale ou TST).

Pour inhiber la TSH après chirurgie, plusieurs techniques sont possibles, mais la question se pose de savoir si l’inhibition de la TSH est vraiment nécessaire, et comment sont suivies les recommandations de la Société Japonaise de Chirurgie Thyroïdienne.

Dans ce but, les auteurs ont envoyé un questionnaire de 11 questions aux principaux centres du pays concernés. Sur les 172 centres disposant d’un conseiller en chirurgie thyroïdienne, 89 ont répondu à au moins quelques-unes de ces questions dont voici les réponses.

1) Combien d’interventions thyroïdiennes effectuez-vous par an ? Quatre-vingt neuf en moyenne, mais il existe de grandes variations selon les centres (39 en opèrent moins de 20/an et sont considérés à faible débit, les 50 autres à débit important.

2) Combien de malades étaient porteurs de métastases d’emblée ? La moitié des centres en avaient vu au moins un.

3) Quel est votre taux de TT et de TST ? Respectivement 38 et 62 %, mais davantage de TT (en seconde main) dans les centres à débit important.

4) le curage ganglionnaire est-il systématique ? Non, il n’est pratiqué que par 23 % des centres, indépendamment de leur débit opératoire.

5) Quelle est la proportion de micro-carcinomes papillaires (< 1cm) ? Inférieure à 20 %, même dans les centres à débit important.

6) Quel est le taux des malades traités par l’iode131 après TT ? Autour de 15 % dans les 2 groupes, sans corrélation avec le nombre de micro-carcinomes.

7) Pratiquez-vous une inhibition de TSH postopératoire ? Non, pour 17 des 89 centres (19 %) et oui, pour 72 d’entre eux (81%), et même de façon systématique chez 1/3 (30 centres), surtout dans les centres à débit important.

8) Réservez-vous l’inhibition de la TSH post opératoire à certaines indications ? Dans les 42 centres pratiquant cette inhibition de TSH de façon non systématique, les indications préférentielles ont été : cancers évolués, malades à haut risque, TT.

9) Avez-vous des critères pour adapter le taux de TSH ? Le plus souvent, non, surtout dans les centres à faible débit, sinon les malades à haut risque.

10) Quelle est la durée du traitement anti-TSH ? Très variable, de 2 à 12 ans !

11) Pratiquez-vous une ostéodensitométrie, et, si oui, avec quelle fréquence ? La plupart des centres (73 %) ne la font pas systématiquement, surtout les centres à faible débit, et les autres, à intervalles très variables.

Il n’y a donc pas de consensus au Japon sur les modalités de suppression de la sécrétion de TSH.

Dr Jean-Fred Warlin

Référence
Tanaka K et Sonoo H : Current trends in TSH suppression therapy for patients with papillary thyroid carcinoma in Japan : results of a questionnaire distributed to councilors of the Japanese Society of Thyroid Surgery. Surg.Today 2012 ; 42 : 633-638.

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