Des lunettes à réalité augmentée changent la vue et la vie de patients

Paris, le mardi 3 décembre 2013 – Depuis plusieurs années, dans le monde entier, des scientifiques sont de plus en plus intimement convaincus que les technologies modernes permettront d’offrir aux aveugles la possibilité de surmonter  partiellement leur handicap. Parmi les projets poursuivant cet objectif de moins en moins fou, l’initiative de la société californienne Second Sight Medical Products a souvent retenu l’attention. Son dispositif baptisé Argus, dont une seconde version a été récemment autorisée à la vente par la FDA est une sorte d’œil bionique. Il s’agit schématiquement de lunettes équipées d’une caméra miniature, caméra qui renvoie à des électrodes implantées dans la rétine des informations qui permettent à des aveugles de discerner contours, formes et mouvements.

Le visage de ses enfants pour la première fois…

Moins invasif, le prototype mis au point par le spécialiste des équipements ophtalmologiques Essilor partage quelques similitudes avec Argus. Ces lunettes « à réalité augmentée » sont en effet dotées d’une minuscule caméra dont l’utilisateur peut régler le zoom au maximum pour capter les images de son environnement. Le système est donc destiné à ceux présentant une vue très déficiente (mais pas à ceux dont la cécité est complète). C’est le cas de Fatiha, 46 ans, qui souffre d’une dégénérescence rétinienne, qui lui laisse aujourd’hui une acuité visuelle inférieure à 1/20. Cette mère de famille de Nancy qui travaille dans les services administratifs d’ERDF fait partie des trois personnes qui expérimentent le dispositif conçu par Essilor. Après plusieurs tests de l’appareil à l’Institut de la Vision à Paris, elle a pu, depuis cet été, utiliser cet appareil chez elle. C’est ainsi qu’elle a découvert pour la première fois entièrement le visage de ses enfants, dont elle ne percevait jusqu’alors difficilement que des infimes parties. « Bien sûr, je les connaissais mes enfants. Je les touche sans cesse, les approche le plus près de mes yeux, mais là, oui j’ai découvert quelque chose que j’ignorais d’eux » a-t-elle confié à l’Est Républicain. « J’ai faim de regarder les choses autour de moi, de découvrir tout ce qui m’entoure et de pouvoir associer une voix à un visage et une attitude » a-t-elle encore déclaré au micro de RTL.

Un prototype encore expérimental

Si ces lunettes ont déjà transformé la vie de Fatiah, elles ne sont pas encore, loin s'en faut, une aide constante pour elle. Le prototype nécessite en effet de multiples réglages pour pouvoir gagner en autonomie (celle-ci est aujourd’hui restreinte à une heure), élargir le champ de vision et s’adapter à toutes les situations. La jeune femme explique notamment qu’elle ne peut pour l’heure les utiliser en marchant. Son témoignage reste cependant suffisamment marquant pour avoir probablement apporter de la lumière à nombre de personnes présentant en France des maladies ophtalmologiques semblables.

Aurélie Haroche

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