Au bord du vieux Gouffre

Madrid, le samedi 7 décembre 2013 – De nombreux ossements datant d’au moins 400 000 ans ont été identifiés ces dernières années sur le site préhistorique espagnol d’Atapuerca, baptisé « Le Gouffre des os ». Les chercheurs espagnols à l’origine de ces découvertes ainsi que nombre d’équipes à travers le monde nourrissent depuis longtemps le projet de reconstituer l’ADN contenu dans ces ossements. Ils sont ainsi parvenus à mettre au point une technique permettant d’exploiter l’ADN en dépit des importantes détériorations de celui-ci liées notamment aux milliers d’années écoulées. L’efficacité de leur procédé, appliquée sur des restes d’ours retrouvés à Atapuerca, avait été confirmée en 2010.

Aujourd’hui, Juan-Luis Arsuaga, directeur du centre pour la recherche sur l’évolution et le comportement humain de Madrid et Svante Pääbo de l’Institut Max Planck d’anthropologie évolutionniste de Leipzig publient dans Nature la reconstitution partielle de l’ADN d’un être humain vieux de 400 00 ans ! C’est à partir de quelques grammes de poudre d’os d’un fémur, qu’ils ont pu reconstituer l’ADN mitochondrial de notre lointain ancêtre.

Les hominidés du Gouffre

Cette prouesse est remarquable à plus d’un titre. On rappellera tout d’abord que le plus ancien génome humain séquencé à ce jour date de 70 000 à 80 000 ans. Les travaux espagnols et allemands qui viennent d’être publiés ouvrent désormais des perspectives bien plus larges. Ensuite parce que ce très vieil ADN mitochondrial reconstitué pourrait nous permettre d’éclaircir nombre de mystère sur l’évolution de notre espèce. « J’espère que de nouvelles recherches vont pouvoir clarifier les relations génétiques entre les hominidés du "Gouffre des os" d’un côté et les néandertaliens et les dénisoviens de l’autre » a déjà déclaré Juan-Luis Arsuaga. De son côté, Svante Pääbo se félicite : « C’est incroyablement enthousiasmant ».

Léa Crébat

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