Vitamine D : un rôle dans la spondylarthrite axiale

Il existerait une relation inverse entre le taux de vitamine D et l'activité de la spondylarthrite axiale (Spa). Telle est la conclusion d'une étude Française, prospective, multicentrique, observationnelle, et menée chez 700  malades.

La vitamine D a des effets immunomodulateurs in vivo. Au cours de la polyarthrite rhumatoïde et du lupus systémique, une relation inverse entre l'activité de la maladie et le taux de vitamine D sérique a été retrouvée dans plusieurs études épidémiologiques. En revanche, peu d'étude ont évalué les liens éventuels entre spa et vitamine D.

Dans ce travail, les malades, tous issus de la cohorte DESIR (Devenir des Spondylarthropathies Indifférenciées Récentes) avaient une lombalgie inflammatoire évocatrice de Spa. Le taux de vitamine D était dosé à l'inclusion (250H). Une insuffisance était définie par un taux inférieur à 20ng/ml. Le BASDAI (Bath Ankylosing Disease Activity Inex), le BASFI (Bath Ankylosing Spondylitis Functional Index), le BASMI (Bath Ankylosing Spondylitis Metrology Index) et l'ASDAS (Ankylosing Spondylitis Disease Activity Score) étaient recueillis à l'entrée puis tous les 6 mois durant 2 ans.

La valeur moyenne du taux de vitamine D sérique chez les malades était de 21,8+/-11,5ng/ml et 51 % d’entre eux avaient une insuffisance en vit D. Après ajustement sur la saison, l'ethnie, l'âge et le sexe, les résultats montrent que les malades avec une insuffisance en vitamine D (comparativement aux autres) avaient à l’inclusion une élévation du score ASDAS crp (OR [odds Ratio] =1,63, intervalle de confiance à 95 % [IC95] de 1,07 à 2,48 ; p = 0,022) et du BASDAI > 40 (OR = 1,46, IC95 de 1,04 à 2,07 ; p = 0,031). Il n'y avait pas de relation entre le taux de vitamine D à l'entrée et le BASFI ou le BASMI.

Après ajustement pour la saison et l'ethnie, l'insuffisance en vitamine D était associée à une obésité abdominale (OR = 1,65 ; IC95 de 1,05 à 2,61 ; p = 0,030), un taux de HDL bas (OR = 1,71 ; IC 95 de 1,14 à 2,55 ; p = 0,009) et un syndrome métabolique (OR = 2,20 ; IC95 de 1,04 à 4,64 ; p = 0,039).

Il n'y avait pas de corrélation entre les taux de vitamine D et la fatigue ou une ostéoporose.

Des études plus larges, prospectives, randomisées, et contrôlées, sont nécessaires pour évaluer l’intérêt d'une supplémentation en vitamine D dans ce groupe de population.

Dr Juliette Lasoudris laloux

Références
Hmamouchi I et coll.: relation entre le statut de vitamine D, les comorbiditeìs et l’activité de la spondylarthrite dans la cohorte DESIR. 26e Congrès Français de Rhumatologie (Paris) : 1er au 3 décembre 2013.

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