
Palerme, le samedi 15 février 2014 - « Il ne faut pas enterrer vivante notre mère » c’est en substance l’insolite revendication des enfants de Grazia Bruno. Ils la répètent inlassablement depuis une semaine à la presse. Ainsi, depuis le 6 février, dans une maison familiale du village de Villagrazia Carini en Sicile, se joue une comédie italienne dans laquelle une fratrie de quatre enfants s’affaire autour du cercueil de la matriarche du clan, espérant un (très) hypothétique réveil. C’est le corps encore chaud après 7 jours de décès médicalement constaté, l’absence de cyanose de la peau et de rigidité cadavérique qui font douter cette progéniture qui déclare à qui veut l’entendre : « attendez-vous à la voir se réveiller, sa mort n’est qu’apparente ».
Grazia, âgée de 68 ans, a cependant bien été déclarée morte durant son transport par ambulance de l'hôpital à son domicile. Atteinte d’un cancer du pancréas en phase terminale, elle y était justement ramenée afin de pouvoir mourir entourée de sa famille.
« Il n'y a aucune trace de décomposition. Nous ne sommes pas fous, nous avons des preuves » dit Francesco, l'un des enfants (dont on ne sait pas s’il s’agit du fils maudit).
La famille a décidé de recourir aux services d’un avocat pour l’assister dans cette affaire délicate. « Nous avons demandé l'avis d'un troisième médecin légiste pour dissiper le doute. Sans cet ultime avis, la famille ne donnera pas son consentement aux funérailles. », déclare l’homme de loi.
La plus terrible des extrémités
Les enfants affirment avoir parlé de l'affaire avec des médecins : « Ils nous ont dit qu'elle peut ne peut pas être morte » ! Mais le professeur Paul Procaccianti de l'Hôpital général de Palerme, ne laisse quant à lui pas de place au doute: « On me dit que deux médecins légistes et un cardiologue ont déclaré le décès de cette femme, il n’y a rien de plus à ajouter. Aujourd'hui, il n'est pas possible de faire des erreurs »
Pendant ce temps, le maire Joseph Agrusa annonce prévoir de faire procéder à l’enterrement contre la volonté de la famille.
La formule française rituelle « le décès parait constant » parait bien adaptée à ce cas intéressant qui aurait sûrement stimulé l’imagination d’un Dino Buzzati…ou d’un Edgar Allan Poe qui écrivait à ce sujet : « Etre enseveli vivant, c’est à coup sûr la plus terrible des extrémités qu’ait jamais pu encourir une créature mortelle (…) nous avons le témoignage direct de l’expérience médicale et ordinaire, qui démontre qu’un grand nombre d’inhumations de ce genre ont réellement eu lieu. Je pourrais en rapporter, si cela était nécessaire, une centaine d’exemples bien authentiques. »
FH