
L’omalizumab est un anticorps monoclonal humanisé qui se lie au domaine C epsilon 3 de la molécule d'IgE, désormais approuvé et prescrit dans le traitement des asthmes sévères IgE-dépendants. Il est en cours d’évaluation pour la prise en charge de l’urticaire. Une publication dans le British Journal of Dermatology rapporte une observation intéressante montrant l’efficacité de ce médicament au cours d’une forme polymorphe et sévère d’urticaire chronique.
Il s’agit d’une femme de 37 ans souffrant d’ une urticaire chronique qui se manifeste à la fois par des poussées urticariennes spontanées mais également sous la forme d’une urticaire à la pression et d’un dermographisme évoluant depuis plus de 10 ans.
Elle a bien entendu reçu tous les anti-histaminiques disponibles et une corticothérapie générale qui a induit une fragilité cutanée. Cette patiente a également bénéficié de nombreux traitements plus empiriques comme l’auto-hémothérapie, l’homéopathie, une diète alimentaire sélective avec élimination d’allergènes suspectés mais malgré toutes ces tentatives aucune amélioration notable n’a été constatée.
En décembre 2008, elle est mise sous omalizumab à la dose de 150 mg par voie injectable et dans les 24 heures qui suivent la 1ère injection, il est noté une diminution puis une quasi disparition de l’urticaire. Ce traitement sera poursuivi, arrêté lors d’une grossesse puis repris avec toujours une efficacité remarquable.
Cette observation isolée ne permet bien entendu pas de conclure à l’intérêt global de l’omalizumab au cours des urticaires chroniques mais souligne qu’il peut avoir une efficacité importante et ce quel que soit le type de l’urticaire, qu’elle soit permanente, intermittente ou inductible comme c’est le cas par exemple des dermographismes provoqués par le frottement.
Il faudra bien entendu attendre les résultats des études de phase III, actuellement en cours pour statuer sur la place de ce médicament dans l’urticaire chronique mais d’ores et déjà dans des situations difficiles, il faut savoir que ce recours est envisageable avec des réusltats bénéfiques chez certains patients.
Dr Patrice Plantin