Les jeux paralympiques handicapés par le boycott

Paris, le vendredi 7 mars 2014 – Il l’avait déjà clairement manifesté lors des Jeux Olympiques, l’organisation de cette manifestation en Russie représente pour Vladimir Poutine l’occasion de braquer la lumière du monde sur son pays et ses multiples talents. Alors que sont ouverts aujourd’hui les jeux Paralympiques d’hiver, le Président russe apparaît plus soucieux encore de témoigner de son soutien à cette compétition. C’est ainsi qu’il sera présent ce soir lors de la cérémonie d’ouverture et qu’il a indiqué qu’il espérerait pouvoir assister aux épreuves reines de ski de fond et de ski alpin, si, a-t-il précisé, son emploi du temps le lui permet. Son emploi du temps, pourtant, pourrait bien être quelque peu bousculé par les tensions actuelles en Ukraine. Ces dernières expliquent également pourquoi Vladimir Poutine pourrait se sentir un peu seul dans les tribunes officielles du stade Fisht ce soir. Plusieurs délégations officielles ont en effet annoncé ces derniers jours leur intention de boycotter les jeux, en raison de la présence russe en Crimée. La France fait partie de ceux là : aucun ministre ne se rendra à Sotchi pour encourager les athlètes. Ces derniers, cependant, concourront comme prévu. « Nous prenons une attitude qui me paraît très raisonnable. C'est-à-dire qu’il n’est pas question de pénaliser les athlètes. Ils ont travaillé dans des conditions difficiles pour être présents là bas. Ils ont travaillé pendant des mois et des mois, il est normal qu’ils puissent concourir » a ainsi expliqué ce matin Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères.

76 médailles pour 1 650 concurrents

Ils sont quinze les athlètes paralympiques français, quinze parmi les 1 650 sportifs venus de 45 pays. Ils concourront dans quatre disciplines sur les six au programme : le ski alpin, le ski nordique, le snowboard (discipline inaugurée à Sotchi) et le biathlon. Ils n’ont par contre pas été qualifiés en hockey sur luge et en curling. Il existe par ailleurs six « catégories » de handicap : l’amputation, l’infirmité motrice cérébrale, le handicap mental, le handicap visuel et les athlètes en fauteuil et une catégorie annexe qui regroupe les handicaps qui ne peuvent figurer dans les autres groupes (tel par exemple le nanisme). Pour chaque épreuve, trois médailles d’or sont attribués qui récompensent les athlètes assis, debout ou déficient visuel, ce qui explique que 72 médailles d’or seront distribuées. Par ailleurs, un système de pourcentage est utilisé par le Comité international paralympique pour calculer le temps de retard lié au handicap.

Visibilité accrue

Longtemps peu médiatisés, mais bénéficiant désormais d’une visibilité accrue (France Télévision va consacrer pas moins de 60 heures de direct à la compétition), les jeux Paralympiques fascinent par la détermination des athlètes qui y participent, qui présentent chacun une histoire et une volonté particulières. Par ailleurs, ces dernières années le spectacle offert a gagné en qualité sportive : les performances des athlètes paralympiques connaissent en effet des progressions importantes grâce à un matériel de mieux en mieux adapté aux handicaps de chacun, mais également grâce à des méthodes d’entraînement plus proche de celles des sportifs valides. La plupart des athlètes français témoignent ainsi que ces dernières années le monde du handisport s’est fortement professionnalisé. Après les six médailles remportées à Vancouver, la France part une nouvelle fois porteuse d’espoirs, qui s’appellent notamment Marie Brochet (atteinte d’une agénésie de l’avant bras gauche à la naissance et qui a commencé le ski très jeune), Yohan Taberlet skieur de haut niveau avant un accident de parapente en 2002 et Vincent Gauthier-Manuel porte drapeau de la délégation également atteint d’une agénésie de l’avant bras gauche. « Il y a une médaille que je n’ai jamais eue aux Jeux c’est l’or… Mais ce que je souhaite par-dessus tout c’est réussir à faire du bon ski en me faisant plaisir » explique-t-il. Un autre esprit de compétition.

Aurélie Haroche

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Vos réactions (1)

  • Mélange des genres

    Le 07 mars 2014

    Une raison de confondre le sport avec la politique.
    Dans le cadre de l'Olympisme nos dirigeants ne se grandiront pas par cette position partisane et ambiguë.
    Un ancien sportif qui n'est pas d'accord avec le mélange des genres.

    RP

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