
Quel est le profil psychopathologique des patients consultant en chirurgie maxillofaciale ? Afin de répondre à cette question, cette équipe russe a inclus 408 patients dont 206 hommes et 202 femmes ayant été pris en charge à la clinique rattachée à l’université d’état médico-stomatologique de Moscou entre janvier 2010 et mars 2013. Ces patients âgés de 18 à 71 ans ont été divisés en 3 groupes selon leur état médical. Dans le premier groupe (n = 160 dont 47,5 % de femmes), les patients âgés de 29,2 ans en moyenne souffraient d’une pathologie organique chronique à l’origine d’une déformation maxillo-faciale non évolutive (tumeurs bénignes ou malignes de la face, maladie congénitale..). Dans le second groupe (n = 127 dont 18,9 % de femmes), les patients âgés de 30,9 ans en moyenne venaient de subir un traumatisme aigu de la face (fracture maxillofaicale, blessure par arme à feu…), et dans le troisième groupe, les patients âgés de 28,4 ans en moyenne ne présentaient pas d’anomalies somatiques évidentes mais souhaitaient améliorer leur apparence (n = 121 dont 77,7 % de femmes). Les symptômes anxieux et affectifs ont été évalués à l’aide de plusieurs scores : Zung self-rating anxiety scale, Zung self-rating depression scale, Holmes and Rahe stress scale, hypomania check list (HCL-32-R1).
Il en ressort que c’est dans le 3e groupe que prédominaient les symptômes anxieux, de dépression et d’hypomanie (respectivement : 40,5 %, 51,2 % et 35,7 % versus 31,3 %, 41,3 % et 16,3 % dans le premier groupe et 20 %, 10,7 % et 32,3 % dans le second groupe).
Ainsi, dans cette étude, 10 à 55 % des patients consultant en chirurgie maxillo-faciale présentent des symptômes anxieux et/ou affectifs. La caractérisation des troubles sous-jacents et leur traitement devraient permettre d’augmenter non seulement des résultats thérapeutiques mais aussi le pronostic.
Dr Isabelle Birden