Les ECN à l’épreuve du numérique

Paris, le mardi 18 mars 2014 – Le programme « système informatique distribué d’évaluation en santé » a été lancé l’année dernière avec pour principal objectif de faire pénétrer l’ère du numérique dans les facultés de médecine. Si certaines facultés expérimentent depuis quelques années les cours sur tablette numérique, voire les examens par ce biais, il n’existe pas encore de véritable dynamique nationale. De nombreux observateurs considèrent que la « voie d’entrée » du numérique dans les études médicales devrait être les épreuves classantes nationales (ECN). C’est notamment le sentiment du docteur Antoine Tesnières, anesthésiste réanimateur à l’hôpital Cochin et qui est depuis longtemps passionné par les atouts de la simulation virtuelle dans l’enseignement médical. De fait, on se souvient que la procédure de choix de sa spécialité à l’issue des ECN est depuis quelques années entièrement informatisée… ce qui ne s’est d’ailleurs pas fait sans quelques couacs.

Des ECN totalement refondées

L’étape suivante est de faire passer les ECN sur tablette ! La question est étudiée depuis 2012 et un groupe de travail vient de remettre aux ministres de la Santé et de l’Enseignement supérieur ses conclusions sur le sujet. Selon ces experts, il serait possible de réaliser les premières ECN sur tablette en 2016. C’est l’objectif qu’ont décidé de se fixer Marisol Touraine et Geneviève Fioraso comme elles l’ont annoncé hier « sous réserve que soit respecté le calendrier des missions à accomplir » précisent-elles. Les difficultés à résoudre sont en effet nombreuses et d’ordre très divers : elles sont informatiques et pédagogiques bien sûr, mais également juridiques et logistiques. En outre cette révolution numérique s’inscrit dans une refonte plus profonde du programme des ECN. « Ces nouvelles modalités permettront de revoir les épreuves sur la base des nouveaux programmes de formation de 2ème cycle des études médicales, d’augmenter leur pertinence en se rapprochant de la réalité du futur exercice professionnel et d’en améliorer le caractère discriminant » affirme un communiqué de presse des deux ministres.

Des étudiants satisfaits !

Le principal atout des épreuves sur tablette concerne la facilitation des corrections. « Avec le système actuel, on se retrouve souvent avec une cinquantaine d’élèves au sein d’un même centième de point, ils sont alors très difficiles à départager de façon équitable », rappelle Antoine Tesnières dans le Figaro. Le mode numérique devrait permettre de limiter l’aléatoire, mais aussi de développer un nouveau type d’évaluation, grâce à la mise en place de « dossiers progressifs ». Les étudiants, par la voix de l’Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF) se félicitent de cette évolution. Ils estiment que les ECN informatisées permettront de répondre à un certain nombre de critiques formulées contre ces épreuves qui visaient notamment l’inégalité de la correction, son caractère fastidieux ou encore le « manque cruel de pédagogie » de ce « concours ». Sur le terrain, il faut encore que les étudiants puissent se familiariser avec le système afin d’éviter les couacs et les impairs techniques le jour J (même si deux épreuves blanches en 2015 doivent être organisées). Pour ce faire, il faut que les universités proposent le plus vite possible aux carabins des plateformes d’entraînement, comme le remarque l’ANEMF.

Aurélie Haroche

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