
Greenbelt, Maryland, le samedi 22 mars 2014 - Souvent annoncée, toujours reportée, la fin du monde serait pour bientôt.
Point de leader sectaire ou de couturier en mal de publicité ici…mais une équipe de chercheurs soutenue par le Nasa's Goddard Space Flight Center qui publiera prochainement son étude dans Ecological Economics, une revue à comité de lecture. En attendant l’article de ces oiseaux de mauvais augures, le quotidien britannique The Guardian en a dévoilé les bonnes feuilles en s’entretenant avec ses auteurs.
Plus que la fin du monde, c’est la fin de notre monde (occidental et industriel) qui est annoncée et pour arriver à ce constat apocalyptique, il a été élaboré un nouveau modèle baptisé Handy (Human And Nature DYnamical) s’appuyant sur l'histoire des civilisations, la sociologie et les mathématiques. Deux scénarios ont été finalement établis par Safa Motesharri et ses collaborateurs de la National Science Foundation.
En toute chose, il faut considérer la fin (1)
Dans la première hypothèse, les plus riches de la planète seront
de moins en moins nombreux et de plus en plus riches et
consommeront donc de plus en plus, créant ainsi un déséquilibre qui
entrainera alors des famines pour les plus pauvres, provoquant
elles mêmes un écroulement final pour tous.
Selon leur second scénario, la surexploitation des ressources
naturelles aura pour conséquence le déclin des plus déshérités et
ce sera leur effondrement complet qui causera alors la déchéance
des populations les plus fortunées.
Quelle que soit la prévision retenue, c’est la stratification sociale et l’exploitation à outrance des ressources naturelles qui nous mèneraient à notre perte à l’échéance de quelques décennies… et le salut ne pourrait venir des progrès technologiques qui auraient pour conséquence une plus forte consommation et une plus importante extraction des ressources.
C’est le châtiment ! Faites pénitence ! La fin des temps est venue !(2)
Nous sommes donc appelés à changer notre manière de vivre afin d’éviter la catastrophe. D’une part, il est préconisé de réduire les inégalités économiques pour assurer une distribution plus juste des richesses et d’autre part de diminuer notre consommation en s’appuyant davantage sur des ressources renouvelables tout ceci en ayant soin de limiter l’essor démographique.
Un programme qu’un Reagan aurait qualifié de socialiste et que l'on ne s'attendait donc pas à voir proposé par une équipe sponsorisée par la NASA !
Si la pensée de ces analystes est correctement retranscrite par The Guardian, on pourra reprocher à ces travaux quelques Lapalissade.
On peut ainsi se demander s’il était nécessaire de mettre en place de complexes modèles mathématiques pour s’apercevoir que toute « civilisation » est appelée à disparaître. Ainsi, paraphrasant Woody Allen (3), on pourrait dire, l’empire romain a disparu, les mayas ont disparu, et nous même nous ne nous sentons pas très bien !
Espérons, tout de même, que nous pourrons dans quelques années, appliquer à cette étude cette parole d’évangile : « plusieurs faux prophètes s'élèveront », ou restons optimiste en faisant nôtres les paroles de Tite-Live : « la fin du monde n'est pas encore pour demain. »
Frédéric Haroche