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Il est probable que George soit un double de Resnais ; George jouant le rôle ici de metteur en scène invisible, manipulant les âmes comme un cinéaste ses acteurs. Autre démiurge caché, masqué : le photographe. On en découvre cinq inconnus, cinq oubliés dans l’exposition présentée au Centre d’accueil et de recherche des Archives nationales à Paris depuis le 20 mars. Consacrée au « rôle pionnier de la photographie au Vietnam », dans le cadre de l’année du Vietnam en France, cette exposition de photos présente les clichés pris dans les deux dernières décennies du XIXème siècle par des photographes amateurs, dont le docteur Charles-Edouard Hocquard. Médecin major des ambulances du Corps expéditionnaire, ce praticien participa à la campagne du Tonkin. Durant tout son périple au Vietnam, il multiplia les photographies de Hanoi et de sa région ainsi que de ses habitants et nous livre un témoignage méconnu sur le Vietnam d’il y a cent-cinquante ans. Charles-Edouard Hocquard et les autres photographes invisibles ont notamment figé pour l’éternité les médecins du royaume.Parler
Ces photographies nécessairement silencieuses qui ouvrent notre imaginaire sur ce monde oublié confirment que si l’essentiel est invisible pour les yeux, il n’a pas toujours non plus toujours besoin de la parole. Cette leçon gentillette nous est donnée par le dernier film de Rosa Bosch, Avis de Mistral. Jean Reno y campe un grand-père bougon qui découvre pour la première fois ses trois petits enfants, deux adolescents vissés à leurs portables et un jeune garçon, Théo, sourd et muet, incarné par un petit garçon, Lukas Pelissier, également atteint de ce handicap invisible. C’est évidemment grâce à ce petit garçon, sans parole, que le lien va pouvoir se tisser avec ce grand père. Le tout est un petit film sans prétention et comme souvent chez Rosa Bosch inspiré de bons sentiments.Marcher
Dans notre société, la phrase du petit prince n’a pas que des résonnances poétiques ou philosophiques. Elle est une parabole pour avertir des dangers qui nous menacent, pour rappeler que tapies dans l’ombre des substances chimiques sont partout présentes pour nous attaquer. Partout et jusque dans nos chaussures. C’est ce que va nous apprendre un reportage diffusé sur France 5, mardi 8 avril en première partie de soirée. Cette enquête nous invite à pénétrer dans un monde méconnu, le marché de la chaussure et de traquer la présence du chrome VI dans le cuir des souliers que nous portons tous les jours. Ce chrome VI, invisible et qui serait pourtant si dangereux pour la santé.Cinéma :
« Aimer, boire et chanter », d’Alain Resnais, sortie le 26 mars, 1h48.
« Avis de Mistral », de Rosa Bosch, sortie le 2 avril, 1h45.
Exposition :
« France-Vietnam. Le rôle des pionniers de la photographie au Vietnam », du 20 mars au 20 mai, Centre d’accueil et de recherche des Archives nationales, 11, rue des Quatre fils, 75003 Paris.
Télévision :
France 4, « Quand le cuir en veut à notre peau », mardi 8 avril, 20h35.
Aurélie Haroche