Matchright : ceci est une prévision

Princeton, le samedi 26 avril 2014 – A quoi ressemblera mon futur enfant ? Comment pouvons-nous être assurés qu’il ne souffrira pas d’une maladie génétique ? Ces questions taraudent beaucoup futurs parents aujourd'hui et sont plus prégnantes encore au sein des couples nécessitant le recours à un donneur de sperme. Le laboratoire américain GenePeeks, fondé par des anciens chercheurs de l’université de Princeton affirme pouvoir offrir des réponses plus précises que la science actuelle à ces questions. En s’appuyant sur les techniques de séquençage développées par la célèbre entreprise de biotechnologie Illumina Inc genetics, le professeur Lee Silver, spécialiste de bioinformatique et son équipe ont en effet mis au point des algorithmes capables de reproduire la combinaison génétique fruit de la rencontre entre un ovule et un spermatozoïde. Pour mettre au point ce programme baptisé Matchright, ils se sont notamment inspirés de 10 000 génomes d’individus et de leurs correspondances avec ceux de leurs parents. La technique ainsi mise au point serait 100 000 fois plus performante que celles utilisées dans le cadre d’enquêtes criminelles. Par ailleurs, alors que les centres de procréation médicalement assistés traquent le risque de transmission de maladies génétiques chez les donneurs de sperme, GenePeeks permet d’en déceler au moins 500.

« Ici naissent les familles en bonne santé » promet GenePeeks

Les utilisations de Matchright seraient multiples. Pour les couples ne nécessitant pas de recours à un donneur, ils pourraient moyennant 800 euros obtenir grâce à ce dispositif une représentation de leur enfant futur et même connaître la couleur de ses yeux et certains de ses traits. De telles prévisions, réalisées alors qu’une grossesse est déjà engagée pourraient néanmoins représenter un risque d’eugénisme qui soulève des interrogations éthiques. L’autre promesse de Matchright s’inscrit sans doute plus certainement dans une logique médicale. Elle s’adresse aux femmes nécessitant un donneur de sperme. Moyennant 1 500 euros, GenePeeks met en avant que ses algorithmes offrent la possibilité de sélectionner une liste de donneurs avec lesquels le risque d’anomalies génétiques sera le plus faible. Une fois encore, derrière le but affiché particulièrement louable il sera important de mettre en place des gardes fous afin d’éviter que la sélection génétique des donneurs se fasse sur des critères n’intéressant pas uniquement la santé du futur enfant.

Léa Crébat

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