L’apomorphine est utilisée de manière très variée en France depuis plus de 20 ans dans le traitement de la maladie de Parkinson. Ce puissant agoniste dopaminergique est efficace par voie parentérale et permet de diminuer de manière significative les fluctuations de l’état moteur. Certains centres sont très familiarisés et proposent cette approche thérapeutique à un stade plus précoce ou en monothérapie alors que d’autres réservent celui-ci aux cas très sévères et diminuent peu les autres traitements oraux. Afin de préciser ces variations et d’optimiser ce traitement, une importante étude multicentrique observationnelle a été entreprise en France. Les praticiens inclus dans cette étude n’avaient pas de consignes thérapeutiques et les patients avaient une évaluation de leur qualité de vie, de leur état moteur et psycho-comportemental et des effets indésirables à 3 et à 6 mois.
Environ, 25 % des patients ont interrompu le traitement par apomorphine. Le niveau de qualité de vie évalué avec l’échelle PDQ39 s’est amélioré significativement de 11,3 %. La dose moyenne diurne était de 3,57 mg/h. Seulement 18,25 % des patients étaient traités 24 heures sur 24 et 81,75 % sur 12 heures. Il n’y avait pas d’aggravation des troubles psycho-comportementaux comme on aurait pu le craindre. Il a été observé une amélioration de l’anxiété et de l’hyperémotivité.
Ce travail confirme l’intérêt clinique de l’apomorphine chez le patient parkinsonien avec fluctuations motrices et permet de fournir à la communauté neurologique des données de référence qui vont permettre d’optimiser les indications et les procédures d’administration.
Dr Christian Geny