Idéalement, un traitement anti rhumatismal chez les malades atteints de rhumatisme psoriasique permet la disparition des symptômes musculo-squelettiques et cutanés.
Si l'état de rémission se prolonge, la question se pose de l’intérêt de poursuivre les traitements.
Dans ce travail prospectif monocentrique observationnel allemand mené durant 6 mois, 26 malades (20 hommes, 6 femmes), âgés en moyenne de 55,23 ans (± 14,48) atteints de rhumatisme psoriasique, en rémission depuis au moins 6 mois (moyenne 23,92 ± 22,68 mois, médiane de 16,5 mois ; 6 à 120) ont été inclus.
Quatorze (53,8 %) recevaient du méthotrexate et 12 (46,2 %) un anti TNF alpha, soit en monothérapie (n = 5), soit en combinaison avec le méthotrexate (n = 7). Les AINS étaient autorisés durant le suivi.
Les traitements par DMARDs ont été arrêtés à l'entrée dans l'étude et les patients évalués à J0, M3 puis M6.
Une rechute a été constatée à l’arrêt des DMARDs chez 20 malades (76,9 %) dans un délai moyen de 74,5 ± 51,7 jours. Aucune différence n’a été notée entre les malades traités par methotrexate et ceux traités par anti TNF (MTX : 10 poussées /14, anti TNF 10 poussées/12). Il n'y avait pas de corrélation entre la durée de la rémission et la survenue d'une rechute à l'arrêt du traitement ou la durée de la maladie et le risque de rechute. La présence d'une hypertrophie synoviale à l’échographie est apparue associée avec un plus haut risque de rechute (p = 0,066).
Tous les malades en rechute sont à nouveau rentrés en rémission dans les 3 mois qui ont suivi la réintroduction de leur traitement.
Les auteurs concluent que l'arrêt des DMARDs chez les malades en rémission d'un rhumatisme psoriasique n'est pas vraiment envisageable.
Dr Juliette Lasoudris Laloux
