Les phytostérols sont connus depuis longtemps pour leur action contre le LDL-cholestérol. Leur structure chimique proche du cholestérol leur permet d’entrer en compétition avec celui-ci, diminuant son absorption et favorisant son élimination par les selles. L’ampleur de cet effet paraît toutefois limitée. Cet effet de réduction de l’absorption intestinale du cholestérol est aussi celui de l’ézétimibe qui, associé à une statine, permet de réduire le taux de cholestérol quand les mesures hygiéno-diététiques et la statine seule ne suffisent pas. Il semblait dès lors intéressant de comparer l’efficacité des phytostérols et celle de l’ézétimibe chez des patients déjà traités par statine.
C’est ce qu’a réalisé une équipe brésilienne. Au total 37 diabétiques de type 2 recevant une statine ont été randomisés pour, soit recevoir une dose de 10 mg d’ézétimibe, soit consommer un chocolat contenant 2,2 g de phytostérol, quotidiennement. Tous devaient poursuivre leur traitement de statine à la dose habituelle.
Après 6 semaines de ce « régime », le taux de LDL-cholestérol est réduit dans les deux groupes, mais de façon plus convaincante dans le groupe recevant l’ézétimibe (-29 % vs -7 %). L’ézétimibe possède de plus des facultés qui ne sont pas retrouvées avec les phytostérols. Une réduction du stress oxydatif (malondialdehyde: -13 %) et de l’inflammation (TNF α : -12 %) sont en effet constatés dans le groupe ézétimibe.
Deux sous-groupes de patients ont ensuite été constitués. D’un côté ceux qui ont le mieux répondu au traitement en termes de baisse du LDL-cholestérol et de stress oxydatif. De l’autre ceux chez qui la réponse était la moins bonne. Parmi ces derniers, l’action des phytostérols se rapproche de celle de l’ézétimibe, avec une baisse de -30 % vs -32 % du LDL-cholestérol, malgré une action nulle des phytostérols sur le stress oxydatif.
Les auteurs estiment que les phytostérols seraient une alternative utile pour optimiser la réduction du LDL-cholestérol chez certains patients déjà traités par statine. Reste toutefois à démontrer que la baisse du LDL-cholestérol qu’ils induisent est bien associée à une réduction du risque d’accidents cardio-vasculaires, ce qui constitue l’objectif de toute intervention de réduction du LDL-cholestérol.
Dr Roseline Péluchon