La science en kit

Paris, le samedi 12 juillet 2014 – Le financement participatif (plus fréquemment nommé « crowfunding ») a le vent en poupe. Dans le domaine de la recherche biomédicale, certains, dont l’entreprise française Biosantech qui développe un nouveau type de vaccin contre le HIV n’ont pas hésité à utiliser cette méthode pour lever des fonds. Parallèlement au crowfunding se développe également le « travail collaboratif » (en anglais le « crowdsourcing »). Il s’agit de faire participer tout un chacun à diverses recherches en mettant par exemple à disposition les capacités de calcul de leurs ordinateurs ou encore en prenant part à une opération de géolocalisation (comme on l’a vu récemment en ce qui concerne la cartographie des nouvelles localités africaines touchées par le virus Ebola). Le projet développé par Josiah Zayner bioingénieur à la NASA et Mark Opal neurobiologiste à l’université de Chicago va plus loin. Leur objectif  à travers le programme ILIAD est de faire participer ceux qui le souhaitent à la découverte d’un nouvel antibiotique.

Traquer les antibiotiques partout dans la nature

Ainsi, après un premier lancement peu concluant sur le site Indiegogo, il est possible depuis quelques semaines de commander en ligne sur le site de biologie participative The Odin un kit de biologiste, moyennant 45 euros. Le « colis » comprend des boîtes de Pétri, des bactéries témoin, des instruments pour réaliser des cultures et un guide expliquant la marche à suivre. Grâce à ces outils, les "biologistes" volontaires sont invités à évaluer les éventuelles propriétés antibiotiques des éléments trouvés dans leur environnement : plantes ou insectes. Puis, ils peuvent communiquer leurs résultats sur un site internet dédié.

Vertus pédagogiques

Pour l’heure seuls une vingtaine d’internautes ont reçu leur matériel, mais Josiah Zayner qui mène désormais le projet en solo affirme que les commandes se multiplient. Rien ne semble devoir ébranler l’enthousiasme de cet idéaliste, qui plébiscite les vertus tant scientifiques que pédagogiques de cette aventure. « Il existe de nombreuses expériences de sciences participatives mais très peu participent réellement à la science » explique-t-il ainsi au Figaro. D’ailleurs, outre des « kits » de petit biologiste, il est également possible sur le site « The Odin » de suivre des cours consacrés au domaine du programme. « La tournure que prend le projet est très stimulante, et je pense que de nombreuses données devraient commencer à affluer », affirme Josiah Zayner, qui note qu’outre une recherche sur les antibiotiques, ce projet pourrait permettre d’améliorer la connaissance de certains écosystèmes.

Aurélie Haroche

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