Et la lumière fut !

Paris, le samedi 26 juillet 2014 – Le champ d’application de la luminothérapie a probablement vocation à s’élargir. Ces dernières années, plusieurs études se sont en effet intéressées au potentiel de cette technique, non pas uniquement dans le traitement de la dépression, mais aussi sur les troubles de la synchronisation veille/sommeil, sur certains problèmes de comportement, ou encore sur les défauts de concentration. A l’hôpital de Garches, on étudie notamment les éventuels bénéfices de la luminothérapie chez les patients victimes d’un traumatisme crânien et qui souffrent de différentes complications, tels des troubles de l’attention, une fatigue importante ou des problèmes de concentration. Aussi, dans le cadre du « Défi H », concours organisé depuis trois ans par Sogeti France, filiale du groupe Capgemini, qui a pour vocation d’inciter les grandes écoles d’ingénieur à proposer des projets innovants sur le thème du handicap, l’Hôpital de Garches, dont la fondation est partenaire de cette opération, a sollicité l’ESME Sudria afin qu’elle tente de mettre au point un dispositif permettant la réalisation de nouveaux tests et expérimentations.

Bien plus que de simples binocles

Les jeunes étudiants de cet établissement ont su relever le défi à travers le projet Handi’Light. Ils ont en effet conçu des lunettes « intégrant directement plusieurs sources lumineuses ». Le choix de ces sources n’a pas été laissé au hasard. « Les discussions avec le docteur Quera Salva (chef du service Veille-Sommeil de l'hôpital de Garches, ndrl) ont porté sur la couleur de la lumière. D’après la littérature, le bleu est le plus efficace pour exciter l’œil. Mais on sait aussi que chez les personnes âgées, c’est la couleur qui induit le plus facilement une DMLA » explique Henri Buyse l’un des trois étudiants à l’origine de ce projet, cité par Futura Sciences. Aussi, c’est une teinte verte qui a finalement été choisie. Les lunettes sont également équipées de plusieurs capteurs destinés à évaluer différents paramètres : « Les clignements d’yeux sont détectés optiquement, des accéléromètres repèrent quand la tête se met à dodeliner et un autre mesure le rythme cardiaque », détaille encore Henri Buyse. Il s’agit non seulement de mesurer l’effet de la luminothérapie sur l’attention et la vigilance, mais aussi de déterminer si certains stimuli lumineux peuvent avoir une incidence.  « Tout le système est piloté par un programme informatique qui permet d’enregistrer les données physiologiques pendant que le patient est exposé ou non à la lumière. Ces données seront alors exploitables par des graphiques, avec un logiciel, et serviront d’informations pour des spécialistes de la santé » avaient expliqué Henri Buyse, Roman Cancilliere et Julien Carbonnier au site Talenteo.

Un tremplin en forme de récompense

Pour l’heure, Handi’Light a vocation à être un outil utilisé dans le cadre de tests cliniques. Mais à terme, les trois ingénieurs espèrent, si l’effet positif de la luminothérapie est prouvé, pouvoir le commercialiser. Ils y sont aujourd’hui encouragés par leur succès au concours Défi H. Ils ont en effet remporté il y a quelques semaines, le prix innovation, remis par Serge Haroche, Prix Nobel de Physique. Or, cette récompense a pu servir de véritable tremplin pour de précédents lauréats, tel Quentin Mourcou, qui avait décroché le Trophée Innovation lors de la première édition et qui depuis a créé son entreprise afin de diffuser plus largement son système, qui consiste à équiper un fauteuil test roulant de « capteurs » recueillant différentes informations sur les besoins quotidiens de l’utilisateur, afin de guider au mieux son choix lors de l’acquisition de son propre appareil.

De très bon signes pour l’innovation

Les ingénieurs de l’école ESME Sudria étaient en concurrence avec neuf autres équipes, ayant toutes bâti des projets en rapport avec le handicap. Deux autres ont été récompensées : les étudiants de l’ECE Paris ont été les premiers lauréats grâce à leur système destiné à faciliter la communication des patients atteints de Locked-in-Syndrome reposant sur la détection des clignements des paupières. De leur côté, les élèves de l’EPSI de Bordeaux ont conquis le jury avec leur questionnaire en ligne « Handi Report » visant à permettre aux personnes souffrant de handicap mental de rapporter leurs difficultés et ressentis quotidiens, afin de faciliter leurs échanges avec les équipes médicales et sociales qui les prennent en charge. Les projets non retenus comptaient cependant de belles idées, telle celle de l’école Polytech engagée dans la mise au point d’un système ludique d’apprentissage de la langue des signes.

https://www.youtube.com/watch?v=1hrrKW0XoYc#t=43

Aurélie Haroche

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