
Paris, le vendredi 1er août - Une récente note de la DGS fait le
point sur le sujet souvent polémique des risques liés aux
radiofréquences.
À la suite de la table ronde « Radiofréquences, santé,
environnement » en 2010, des expérimentations ont été réalisées
afin d’améliorer la connaissance des expositions liées aux ondes
électromagnétiques émises par les antennes relais de téléphonie
mobile et la concertation lors de l’implantation d’antennes relais.
Elles ont montré que les valeurs limites d’exposition définies en
2002 sont toujours respectées : 99 % des niveaux d’exposition sont
inférieurs à 2,7 Volts/mètres (V/m), nettement plus bas que les
seuils règlementaires compris entre 41 et 61 V/m pour les
fréquences utilisées par la téléphonie mobile. Sur les seize zones
étudiées, des points plus exposés ont été retrouvés, en zone
urbaine surtout : la réduction d’exposition pourrait être obtenue
par modification de l’antenne (en veillant à ne pas surexposer la
zone voisine…).
Et la WIFI, aussi !
Baisser la puissance des antennes pour viser un seuil de 0,6 V/m
comme le demande certaines associations s’accompagnerait d’une
forte détérioration de la couverture du réseau ; il faudrait
multiplier le nombre d’antennes par 3.
Estimant à 50% l’augmentation de l’exposition suite à l’ajout
d’émetteurs 4G (de quatrième génération), ces travaux
confirment aussi que l’exposition de la population n’est pas
le fait des seules antennes relais, la WIFI étant également en
cause.
Suite à ces travaux, un nouveau dispositif a été mis en place
depuis le 1er janvier 2014 pour renforcer la transparence et
l’indépendance du financement des mesures d’exposition aux ondes
électromagnétiques. Les communes peuvent solliciter des mesures,
relayer des demandes émanant des particuliers. Toute personne peut
faire mesurer l’exposition aux ondes électromagnétiques dans une
habitation ou un lieu fréquenté par du public. La demande, signée
par un organisme habilité (Etat, Mairie, ARS, association), est
transmise à l’agence nationale des fréquences (ANFR) qui dépêche un
laboratoire répondant à des exigences d’indépendance et de qualité.
L’opération de mesure (de une à trois heures selon que l’on
souhaite différencier les sources d’exposition) est financée par
des prélèvements sur les opérateurs de téléphonie mobile. Le rendu
est publié sur le site de l’ANFR : cartoradio.fr.
Une question… hypersensible
Les acteurs de santé publique et notamment les ARS sont
régulièrement sollicités sur les risques sanitaires liés à ces
radiofréquences. La note de la DGS rappelle l’importance d’une
information et d’une communication basée sur des études sérieuses
disponibles sur le portail radiofréquences gouv.fr mis à
disposition du public.
Et les personnes « hypersensibles » ? Selon l’OMS, cette
hypersensibilité aux champs électromagnétiques (CEM) présente des
analogies avec les sensibilités chimiques multiples, trouble
associé à des expositions chimiques de bas niveau. Bien qu’aucun
auteur ne conteste la souffrance exprimée par les personnes
concernées, aucune étude n’a pu apporter à ce jour d’éléments
scientifiques démontrant que les ondes sont la cause des maux
ressentis : « le traitement des personnes concernées doit se
concentrer sur les symptômes sanitaires et sur le tableau clinique
et non sur le ressenti de la personne quant à la nécessité de
réduire ou d'éliminer les CEM à son poste de travail ou à son
domicile ».
En France une étude est en cours pour cette prise en charge : les
personnes peuvent être dirigées vers un des vingt-quatre centres
investigateurs de l’Iei CeM : « l’intolérance environnementale
idiopathique attribuée aux champs électromagnétiques » . Enfin la
DGS appelle au bon sens en ce qui concerne leurs demandes de
certificats médicaux et d’accueil en hospitalisation dans une
chambre exempte de CEM.
Pour vous éclairer, voici quelques valeurs limites d’exposition en vigueur en France : pour le bon vieux transistor : 28 V/m. La télé : 31 à 41 V/m. le mobile : 41 à 61 V/m, le téléphone sans fil 59 V/m. La Wi-Fi /rejoint le micro-ondes à 61 V/m, et les ampoules fluo compactes culminent à 87 V/m…
Dr Blandine Esquerre