
Paris, le lundi 22 septembre 2014- Les praticiens hospitaliers de l’INPH (Intersyndicat national des praticiens hospitaliers) apportent leur soutien aux officinaux face à la réforme des professions réglementées qui les menace à travers le projet de loi « croissance et pouvoir d’achat » porté par le ministre de l’économie Emmanuel Macron. Dans sa mouture initiale ces projet prévoyait notamment l’ouverture du capital de toutes les sociétés d'exercice libéral (SEL) et la vente de médicaments sans ordonnance ailleurs qu’en pharmacie par exemple dans les grandes surfaces.
Une éventuelle déreglementation que les Drs Rachel Bocher, présidente de l’INPH, et Patrick Leglise, président du SYNPREFH (Syndicat National des Pharmaciens des Etablissements Publics de Santé), taxent d’ « inadmissible et inconcevable » dans un communiqué.
Haro sur le paracétamol en grande surface
Les prétextes avancés de rendre du pouvoir d’achat aux Français
risquent à terme de nuire gravement à la santé, soulignent les
syndicats. Ils exemplifient les dangers de la vente libre des
médicaments en grande surface avec le paracétamol, « médicament
apparemment inoffensif aux yeux de nos économistes de l’inspection
générale des finances », mais qui peut conduire au décès en
cas de surdosage. Aux Etats-Unis, un pays emblématique de la vente
libre des médicaments en grande surface, la Food and Drug
Administration (FDA) fait état chaque année de « plus de 56 000
visites aux services d'urgence, plus de 26 000 hospitalisations et
458 décès associés à un surdosage en paracétamol ». Autre exemple,
celui de l’Angleterre et du Pays de Galles, qui avec leur système
de distribution (en supermarchés, parapharmacies, et même
pharmacies) déplorent en moyenne 154 victimes annuelles d’un
surdosage de paracétamol. A côté, la seule donnée disponible en
France fait état du chiffre très éloigné de « 6 décès par
surdosage en paracétamol en 1990 », faible nombre du selon le
SYNPREFH « à la qualité, la compétence et à la vigilance de nos
Collègues pharmaciens d’officines ».
Dominique Monnier