
J’ai fait une pièce
Car l’enfer dans « The Tribe », ce sont les autres, ces voyous qui imposent leurs règles aux autres adolescents et qui ont réduit à la prostitution deux jeunes filles. L’enfer pour Marco, c’est également encore trop souvent les autres. La « Confusionnite » pièce écrite par Colette Roumanoff est cependant très loin de l’univers sombre de « The Tribe ». Mais elle est également le fruit d’un pari un peu fou. Depuis 2007, Colette sait que son époux Daniel est atteint de la maladie d’Alzheimer. Une pathologie qui peu à peu lui fait perdre ses repères. Mais plutôt que de se laisser prendre par le cercle de l’isolement et de la souffrance, Colette a choisi de rire des dérapages de son mari, de ses oublis, de ses errances. Comment cependant expliquer cette recette à ceux et celles qui lui demandent régulièrement comment elle parvient à conserver cet équilibre et cet amour. Pour répondre à cette question, elle a écrit la Confusionnite, une pièce en forme de défi, le défi de faire rire avec la maladie d’Alzheimer. La pièce est un agréable vaudeville, qui tourne autour du futur mariage entre Chloé (la fille de Marco atteint de la maladie d’Alzheimer) et de Jérôme (dont les parents veulent empêcher l’union avec Chloé). Les gags sont liés aux confusions incessantes de Marco ; mais derrières elles un message s’impose. La pièce veut en effet montrer à quel point les situations stressantes, les bousculades de l’entourage, le rejet favorisent « la confusionnite ».J’ai fait un théâtre
On le voit, le rêve de Colette Roumanoff est de changer le quotidien des malades. C’était également le pari fou du docteur Guinard, qui dirigeait en 1904 le centre médical de Bligny à Briis-sous-Forges qui accueillait à l’époque des patients tuberculeux. Comment distraire ces patients contraints à l’isolement pendant de si longs mois ? L’idée du docteur Guinard est folle mais il n’y renoncera jamais : ouvrir un théâtre au sein de l’établissement. C’est ainsi que le 19 septembre 1934 est offerte aux patients de l’établissement une première représentation théâtrale. Le théâtre de l’hôpital, structure inédite et unique en son genre, va survivre jusqu’en 1971 avant de rouvrir en 2002 grâce à un autre pari fou, celui de Jean-François Lion, alors président du centre médical. L’établissement fête donc cette année ses quatre vingt ans, un anniversaire marqué par une programmation poétique, dont le spectacle « Amour Amour », fantaisie onirique pour petits et grands qui s’inspire des chansons de Michel Legrand. En marge de ce concert, les spectateurs sont invités à participer aux célébrations du quatre-vingtième anniversaire, en répondant notamment à l’appel à témoins de l’établissement qui collecte clichés, récits et témoignages sur la vie de ce théâtre d’hôpital.J’ai fait un rêve
Il n’est pas que les artistes, les femmes aimantes et les médecins qui peuvent se lancer dans des paris insensés. Les hommes politiques aussi. Dans une Amérique où la création d’une véritable couverture maladie semblait impossible, Barack Obama a pourtant réussi à forcer toutes les barrières pour offrir un nouveau système aux Américains. Un reportage d’Envoyé Spécial, diffusé ce mardi 14 octobre revient sur cette épopée, à bien des égards, totalement folle.Cinéma : « The Tribe », de Myroslav Slaboshpytski, sortie le 1er octobre 2014, 2h12
Théâtre :
« La Confusionnite », de Colette Roumanoff, la Manufacture des Abesses, 7, rue Véron, 75018 Paris, jusqu’au 5 novembre.
« Amour Amour », compagnie théâtre de la Cité, Centre hospitalier de Bligny, 91640 Briis-sous-Forge, jusqu’au 14 octobre.
Télévision :
« Envoyé Spécial », France 2, jeudi 16 octobre 20h40
Aurélie Haroche