
Paris, le mercredi 22 octobre 2014 - Le docteur Denis Mukwege, fils de pasteur, né à Bukavu au Congo a suivi des études de médecine au Burundi et s’est très tôt destiné à la gynécologie. Souhaitant apporter la meilleure prise en charge possible aux femmes congolaises, il fonde en 1999 l’hôpital de Panzi grâce à l’aide d’une ONG suédoise. Son projet est alors d’offrir aux femmes une maternité dotée d’un véritable bloc opératoire. Mais cette unité va bientôt être utilisée pour d’autres interventions. En 1999, le Dr Mukwege est en effet confronté à un premier cas tragique de violences sexuelles. La jeune femme qu’il prit en charge avait vu son vagin déchiqueté par des balles tirées à quelques centimètres de son sexe. Le cas n’est pas isolé. Bientôt, il voit affluer des dizaines, des centaines, des milliers de cas semblables. Le docteur Mukwege met alors en place des soins spécifiques pour répondre à ces traumatismes, il concourt à la formation de médecins et d’infirmiers, il collabore avec des centres étrangers pour améliorer la prise en charge. Au total, au cours des quatorze dernières années son établissement a pris en charge, souvent chirurgicalement, 40 000 femmes, adolescentes, fillettes et même quelques nourrissons atrocement blessées par leurs bourreaux. Parallèlement à son action sur le terrain, le docteur Mukwege milite depuis plusieurs années pour que les viols perpétrés au cours de conflits soient considérés comme de véritables armes de guerre. Alors qu’il reçoit aujourd’hui le prix Sakharov, le docteur Mukwege avait déjà été distingué l’année dernière par le prix de la Fondation Chirac.
M.P.