
Paris, le samedi 29 novembre 2014 – Le dernier né de la famille da Vinci, da Vinci Xi, robot chirurgical de quatrième génération débarque en Europe et c’est l’Institut Gustave Roussy à Villejuif qui l’accueille. Ce dispositif se caractérise, par rapport à ses prédécesseurs, par quatre bras plus courts et plus étroits et un trocart unique. Il s’agit en effet du premier robot mono-trocart en France, promesse d’une absence presque totale de cicatrice pour les patients. Par ailleurs, grâce à da Vinci Xi, une micro caméra HD et 3D peut être utilisée, tandis que « de nouvelles technologies optiques sont aussi associées à cette dernière génération du robot » indique l’Institut Gustave Roussy. Pour le chirurgien, cette technologie contribue à une plus grande dextérité, une meilleure visibilité et une précision amplifiée. Pour les patients, outre l’absence de cicatrice, da Vinci Xi est toujours la garantie d’une diminution du temps d’hospitalisation, de douleurs moindres et d’un risque infectieux limité. Les transfusions sanguines sont également moins fréquentes, tandis que le temps de rétablissement est plus court.
De nombreuses spécialités séduites par da Vinci Xi
L’Institut Gustave Roussy, premier centre européen contre le cancer estime pouvoir réaliser 450 interventions chaque année grâce à ce nouveau robot. Différentes spécialités attendent notamment avec impatience les avantages de da Vinci Xi. En chirurgie intra-abdominale et gynécologique, on remarque par exemple que ce « robot va permettre de diminuer les complications chez les patientes les plus à risque, en surcharge pondérale », comme l’explique le Professeur Philippe Morice, chef du service de chirurgie gynécologique. Chez ces malades souffrant d’obésité, « le robot évite l’ouverture et peut réduire considérablement les risques de morbidité opératoire et les effets postopératoires » renchérit le docteur Sébastien Gouy, chirurgien oncologue. Autre domaine dans lequel les prouesses de da Vinci Xi sont fortement espérées : la chirurgie viscérale et hépato-pancréatique. Ici, c’est la visibilité accrue offerte par cette technologie qui est plébiscitée. « Le robot da Vinci Xi sera d’une aide précieuse pour les gestes difficiles, pour visualiser et épargner le réseau de fibres nerveuses ou pour intervenir dans un bassin étroit » remarquent les docteurs Frédéric Dumont et Charles Honoré, chirurgiens oncologues gastro-entérologues. Enfin, dans les cancers de la tête et du cou, c’est la possibilité d’intervenir en passant par les voix naturelles qui est observé avec grand intérêt. C’est un « bénéfice énorme pour la récupération et le bien être du patient : absence de cicatrice, pas d’ouverture des tissus en profondeur, réduction de la morbidité, de la durée opératoire, des saignements et des douleurs postopératoires (…) mais aussi diminution de façon drastique de la durée de la nutrition artificielle. Il arrive même que certains patients reprennent une alimentation par la bouche dès le lendemain », énumèrent les docteurs Frédéric Kolb chef de service de chirurgie plastique et Philippe Gorphe chirurgien oncologue ORL et cervico-facial.
Auto-école de chirurgie robotique
Enfin, l’acquisition de ce robot conforte également la vocation
d’enseignement et de formation de l’Institut Gustave Roussy. Da
Vinci Xi se caractérise en effet par une « double console de
commande ». Cette spécificité « permet aux internes de manipuler
les pinces avec l’aide d’un chirurgie senior, comme une conduite
d’auto-école en somme. En généralisant la formation, on vulgarise
la technique et on la rend ainsi accessible aux jeunes médecins »
précise le docteur Sylvie Bonvalot. Dans ce cadre, l’Institut
Gustave Roussy souhaite développer une « teaching school » en
chirurgie robotique.
Soulignons que cet investissement de 2,785 millions d’euros sur
deux ans a été rendu possible grâce au mécénat de la Fondation
Philantropia, premier donateur privé de l’Institut.
Aurélie Haroche