Psoriasis aux âges extrêmes

Chacun connaît la plus grande fréquence dans la population pédiatrique, à côté de la forme typique en plaques, des psoriasis en gouttes et des psoriasis inversés. Mais l’équipe de dermatologie d’Argenteuil a souhaité évoquer lors de ce congrès, le psoriasis palmoplantaire de l’enfant dont les caractéristiques épidémiologiques sont moins bien connues.

Leur étude a inclus tous les patients de moins de dix-huit ans (n = 313, âge moyen 9,1 ans, 149 garçons/164 filles) vus pour un psoriasis au cours d’une année dans 23 centres hospitaliers. Au total, 20 % (n = 63), c'est-à-dire beaucoup plus que dans la population adulte,  présentaient un psoriasis palmoplantaire, isolé dans 29 cas, et associé à d’autres localisations pour les autres. Cette forme clinique était particulièrement fréquemment observée dans la tranche d’âge des 3 à 12 ans, alors qu’elle ne concernait que moins de 4 % des plus jeunes enfants et des adolescents. Pour la majorité des patients, il s’agissait d’une kératodermie palmoplantaire, isolée (n = 33) ou associée à une pustulose palmoplantaire (PuP) ou une acrodermite continue de Hallopeau (ADC ; n = 17) ; 10 et 2 enfants respectivement avaient une ADC ou une PuP isolées.

Un psoriasis en gouttes était rarement retrouvé associé avec le psoriasis palmoplantaire alors qu’on observait fréquemment un psoriasis inversé ou une atteinte unguéale. Aucune caractéristique (âge de début, antécédents familiaux, rhumatisme psoriasique…) n’a été discernée comme favorisant la localisation palmoplantaire. Il est à noter que près de la moitié des patients ont reçu un traitement systémique (contre moins de 25 % habituellement) pour leur psoriasis avec atteinte palmoplantaire, ce qui témoigne du retentissement important de cette localisation (douleurs, gêne dans la vie quotidienne).

A l’autre extrême de la vie, les particularités du psoriasis dans la population gériatrique sont également mal connues. Dans une étude observationnelle sur 2 236 patients inclus à partir de 29 centres, ceux de plus de 70 ans (n = 212, âge moyen 77,1 ans) ont été comparés aux plus jeunes. Il est apparu que l’âge de début de la maladie était plus élevé dans le groupe des malades les plus vieux (p < 0,0001), que les antécédents familiaux étaient plus rares (p < 0,0001) et qu’ils souffraient moins souvent d’un psoriasis en plaques (p < 0,0001) mais plus fréquemment de psoriasis en gouttes (p = 0,005) et de psoriasis inversé (p < 0,0001). On notait plus souvent des comorbidités parmi les patients les plus âgés (diabète, HTA, dyslipidémie, maladie cardiovasculaire). Il n’y avait pas de différence quant à la prévalence du rhumatisme psoriasique. Enfin, moins de patients âgés étaient proportionnellement traités par biothérapies.

Prédominance féminine, fréquence du psoriasis en gouttes et inversé…les caractéristiques du psoriasis dans la population gériatrique semblent donc bien proches de celles de la population pédiatrique.  

Dr Marie-Line Barbet

Références
Amode R et coll. : Psoriasis palmoplantaire : forme clinique fréquente et sévère de psoriasis chez l’enfant.
Phan C et coll. : Particularités phénotypiques du psoriasis dans la population gériatrique.
Journées Dermatologiques de Paris. 9-13 décembre 2014

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