
Plus de 16 000 enfants constituent la cohorte ELFE. Ils ont été recrutés dès la maternité pour participer à une étude qui devrait apporter des indications intéressantes sur l’état de santé de la population pédiatrique en France. L’étude, pilotée par l’INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale) et l’INED (Institut national d’études démographiques) prévoit de suivre régulièrement ces enfants, avec l’objectif de déterminer l’influence de l’environnement, de l’entourage familial et des conditions de vie sur leur développement et leur santé. L’étude a démarré en 2011.
Le premier suivi a eu lieu à l’âge de 2 mois et le Congrès de pneumologie de langue française offrait l’opportunité d’en révéler le premier constat. L’examen des enfants a eu lieu à leur domicile et d’entrée les auteurs constatent une prévalence élevée des symptômes respiratoires. En effet, 6,5 % des enfants sont des nourrissons « siffleurs », dont 7,3 % chez les garçons et 5,5 % chez les filles. Plus encore, dès l’âge de 2 mois, 1 nourrisson sur 4 tousse.
L’analyse des données permet d’identifier certains facteurs environnementaux qui semblent associés à la survenue précoce de ces symptômes. Quatre facteurs notamment se détachent : l’origine du père, sa situation économique, le tabagisme de la mère pendant la grossesse et… l’utilisation de produits de toilettage animalier.
L’influence des facteurs de risque semble toutefois différente selon le sexe. Ainsi, les filles seraient plus sensibles aux facteurs environnementaux, notamment in utero, alors que les garçons seraient plus « prédisposés » aux allergies.
Nul doute que les étapes suivantes seront attendues avec intérêt. La cohorte ELFE n’a sans doute pas fini de faire parler d’elle puisque les enfants seront suivis jusqu’à l’âge de 18 ans.
Dr Roseline Péluchon