Matthew et sa maitresse

New Braunfels, le samedi 28 février 2015 – La vie de Matthew, âgée de six ans, est loin d’être parfaitement banale. L’enfant est tout d’abord membre d’une fratrie un peu particulière : lui, Sam et Mark sont des triplés. Mais si ses frères sont aujourd’hui en parfaite santé, Matthew souffre d’une grave maladie rénale, qui a nécessité dès l’âge de trois ans la réalisation d’une greffe, mais qui s’est révélée un échec. Aussi, de nouveau, le petit garçon doit s’astreindre aux dialyses quasi quotidiennes, restreindre fortement son activité et surveiller au plus près son alimentation. Il y a quelques mois, les médecins qui le suivent ont indiqué aux parents qu’il fallait envisager une nouvelle transplantation, tout en confirmant que les espoirs de trouver un donneur compatible demeuraient faibles. Pour augmenter ses chances un appel a été lancé à l’occasion d’une conférence de presse donnée par le Centre universitaire de transplantation de San Antonio.

Soixante dix personnes prêtes à donner leur rein à un enfant

Qui allait se porter candidat pour tenter de sauver le petit garçon ? Des oncles, des tantes, un grand-père, une grand-mère ? Des amis très proches de la famille ? C’est Lindsey Painter qui a été la première à se présenter pour réaliser les tests destinés à déterminer son éventuelle histocompatibilité avec l’enfant. Lindsey Painter est l’institutrice de Matthew, Sam et Mark. Si pour la jeune femme, il était inconcevable de ne pas participer à cette recherche, elle était convaincue qu’elle ne correspondrait pas. Pourtant, quelques semaines après les premiers tests, alors que 70 personnes ont répondu à l’appel, le centre de San Antonio contacte Lindsey Painter : elle fait partie des sujets dont les données biologiques correspondent le plus avec celles de Matthew. « Au début j’étais un peu sonnée » avoue Lindsey Painter. Elle considère alors toutes les conséquences sur sa propre vie d’institutrice et de mère de deux jeunes garçons. « Mais bientôt il m’est apparu que je ne pouvais pas faire autrement ». Des examens approfondis sont réalisés qui confirment que Lindsey Painter pourrait être le donneur idéal. Par ailleurs, le fait que cette seconde greffe soit réalisée à partir d’un donneur vivant (à la différence de la première) offre plus de chances de réussite. L’intervention doit avoir lieu à la mi mars et un vaste élan de solidarité s’est déployé pour collecter des fonds afin que les six semaines de convalescence de Lindsey soient les plus confortables possibles. Pour Matthew, la nouvelle de ce don particulier de son institutrice ne pouvait que conforter son affection pour elle. « Elle est un professeur génial. Et maintenant elle fait partie de ma famille » remarque-t-il.

Impossible en France

Aux Etats-Unis, la proportion de greffe rénale réalisée à partir de donneurs vivants atteint quasiment 40 %, quand elle dépasse difficilement les 10 % en France. Il faut dire que dans notre pays, l’éventail des donneurs possibles est bien moins large. Il serait totalement inenvisageable et même interdit qu’une institutrice offre son rein à l’un de ses jeunes élève (à moins qu'elle en soit la mère !). Difficile en lisant l’histoire de Lindsey et Matthew, au-delà de la présentation très américanisée de ce conte médical, de comprendre tout à fait les raisons de cette différence.

Aurélie Haroche

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