Grève (non unitaire) des internes jusqu’à demain

Paris, le jeudi 26 mars 2015 - A l’appel de l’Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale (ISNAR-MG) et du Syndicat national des jeunes médecins généralistes (SNJMG), les internes sont en grève depuis hier et jusqu’à demain. La mobilisation est aujourd’hui variable en fonction des villes et des secteurs, mais les deux organisations veulent croire que la détermination des jeunes praticiens contre la loi de santé reste sans faille. Pourtant, le ministre de la Santé est parvenu à obtenir une fêlure dans l’unité syndicale qui prévalait ces dernières semaines, en particulier chez les internes. En effet, l’Intersyndicat national des internes en médecine (ISNI) et l’Inter syndicat national des chefs de clinique assistants (ISNCCA) qui s’étaient initialement associés au mouvement ont finalement levé leur préavis de grève en début de semaine.

L’ISNI affirme notamment avoir été entendu sur plusieurs points cruciaux : la gestion du tiers payant uniquement par l’Assurance maladie et non en association avec les mutuelles, l’évolution du statut de praticien hospitalier remplaçant afin qu’il ne soit pas synonyme de "précarité" pour les carrières débutantes, un amoindrissement du pouvoir des ARS sur les formations des internes et d’une manière général un recul sur la notion de « service territorial de santé au public ». Par ailleurs, la récente décision du gouvernement de repousser la réforme du troisième cycle des études médicales, dont les premières orientations soulevaient des inquiétudes chez les internes a également eu une influence. L’ISNI affirme cependant rester vigilant et critique sur plusieurs points, notamment la nécessité pour les patients d’autoriser le prélèvement des franchises sur leur compte ou encore le caractère obligatoire du tiers payant. En dépit de ces réticences de l’ISNI, il n’est pas improbable que ce soit des différences de vue sur la question du tiers payant qui aient favorisé la scission entre les syndicats d’interne. Ainsi, alors que l’opposition de l’ISNI et de l’ISNCCA concernait principalement les aspects techniques, le refus de l’ISNAR-MG et du SNJMG qui représentent des praticiens destinés intrinsèquement à l’installation relève d’avantage d’une question de principe. En tout état de cause, pour amoindrir le sentiment de victoire gouvernementale que pourrait créer cette division syndicale, au sein des organisations de médecins déjà installés, telles la CSMF ou MG France, un soutien sans faille est affiché vis-à-vis de ce mouvement de grève.

M.P.

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