Baclofène : un traitement plus efficace que le système de "surveillance" de l’ANSM

Paris, le mardi 31 mars 2015 - Il y a six mois, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) accordait enfin une recommandation temporaire d’utilisation au baclofène dans le traitement de l’alcoolo-dépendance. Parallèlement à cette décision très attendue, l’ANSM invitait les médecins prescripteurs à renseigner les données de suivi de leurs patients sur le site www.rtubaclofene.org. La semaine dernière, l’ANSM présentait une analyse se basant sur les informations concernant 3 570 patients enregistrés entre le 14 mars et le 16 septembre 2014. Une majorité de ces données ont été transmises par des généralistes (45 %), avant les addictologues (32 %) et les psychiatres.

Un profil type des patients concernés se dégagent des données postées : il s’agit d’hommes dans 70 % des cas, âgés en moyenne de 48 ans. Surtout, les renseignements précisés par les praticiens semblent confirmer l’efficacité de ce traitement. Ainsi, « parmi les patients en initiation de traitement, 12 % étaient abstinents à l’initiation du traitement et 32 % lors de la dernière visite renseignée dans le portail. Parmi les patients qui avaient déjà un traitement en cours par baclofène, 46 % d’entre eux étaient abstinents à la dernière visite renseignée dans le portail. De même, le score indiquant le besoin irrépressible de consommer de l’alcool (craving)  a évolué favorablement chez 74 % des patients nouvellement traités par baclofène et chez 45 % des patients déjà traités » résume l’ANSM. Cette dernière se concentre par ailleurs sur la proportion des effets indésirables. De tels évènements ont été rapportés par 14 % des sujets traités et pour 9 % des malades, on peut estimer qu’ils étaient possiblement liés au baclofène (dans 1,1 % des cas, il s’agit d’effets indésirables graves). L’ANSM ne peut en conclusion que se désoler du faible nombre de patients enregistrés sur le portail (5 000 au 20 mars 2015). De fait, on estimait en 2014 à près de 120 000 le nombre de patients s’étant vus prescrire du baclofène. Mais la faible participation des médecins au système de surveillance national n’étonnera pas ceux qui se souviennent que les règles édictées lors de la présentation de la RTU avaient été critiquées comme trop drastiques par de nombreux spécialistes du dossier, notamment en ce qui concerne les démarches à réaliser pour augmenter les doses.

M.P.

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