
Les cas atypiques de la maladie d’Alzheimer (MA) peuvent faire évoquer une maladie de Creutzfeldt-Jakob (MCJ). Mais le diagnostic différentiel entre ces deux pathologies neurodégénératives reste difficile car la détection de la protéine 14-3-3 dans le liquide céphalorachidien (LCR), qui est le principal biomarqueur utilisé pour diagnostiquer la MCJ, manque de spécificité dans les formes de démence rapidement évolutive. Une équipe européenne incluant des chercheurs français a évalué l’intérêt du dosage de la protéine prion totale (PrPt) dans le LCR dans cette indication à travers une étude rétrospective(1).
L’étude était basée sur une cohorte autopsique de 82 patients dont 30 atteints de MA et 52 de MCJ. Les autres participants étaient répartis en MA typique (n = 85 patients), MA probable typique (n = 55) ou atypique (n = 46), MCJ probable (n = 26) et contrôles (n = 23). Pour le signataire d’un éditorial qui lui est associé (2), le nombre de cas confirmés de MA et de MCJ est une caractéristique importante de cette étude. Elle montre des différences de concentration de la PrPt dans le LCR en fonction de la pathologie. Cette concentration est, en effet, significativement plus élevée dans la MA, qu’elle soit confirmée ou probable, mais aussi typique ou atypique, que dans la MCJ (les contrôles ont des concentrations intermédiaires).
Selon ses auteurs, le dosage de la PrPt dans le LCR pourrait donc constituer un nouveau biomarqueur potentiellement utile en clinique pour exclure la MCJ chez les patients présentant une forme atypique de MA. Ces résultats très prometteurs, estime l’éditorialiste, devront être validés par d’autres études.
Dr Catherine Faber