La neuro-réanimation est un domaine de la neurologie mal connu des neurologues et c’est à l’honneur des JNLF d’avoir permis au Dt Tarek Sharshar de faire une synthèse des avancées dans cette discipline.
Depuis plus d’une décennie, l’hypothermie thérapeutique a été proposée pour protéger le cerveau dans des circonstances variées comme le traumatisme crânien, l’accident vasculaire cérébral et les méningites bactériennes. Une étude européenne est actuellement en cours dans l’AVC et pourrait montrer un bénéfice.
En fait, la seule indication de l’hypothermie cérébrale validée a été portée sur l’anoxie cérébrale à la suite de la publication en 2002 de 2 études dans le NEJM. Des travaux récents en ont précisé certains aspects. Une étude a montré que l’hypothermie préhospitalière n’a pas d’intérêt et une autre que l’hypothermie à 36°C était aussi efficace que celle à 33°C.
Un essai est en cours actuellement en France dans l’état de mal épileptique. L’évaluation du pronostic fonctionnel et vital est un défi difficile pour les neurologues appelés au chevet de ces patients. Des stratégies d’évaluation sont actuellement recommandées. Il faut attendre 3 à 5 jours avant de porter un pronostic notamment en cas d’hypothermie. Il ne faut pas se contenter d’un seul score à l’échelle de Glasgow. Les critères européens (Sandroni et coll., 2014) prennent en compte les données de l’examen clinique et des potentiels évoqués. La constatation d’une absence bilatérale de la réponse N20 aux potentiels évoqués ou de réactivité pupillaire et cornéenne est de très mauvais pronostic. De même, un état de mal myoclonique avec crises précoces, continues, généralisées de plus de 30 minutes ou un EEG aréactif est associé à un très mauvais pronostic. Il est souvent difficile de distinguer un état minimal de conscience d’un état végétatif (40 % d’erreur). L’imagerie cérébrale fonctionnelle peut être utile en montrant une activation cérébrale en réponse à des ordres. De nouvelles thérapeutiques vont influencer le pronostic car des études ont montré que l‘amantadine, la stimulation cérébrale profonde ou le stilnox pouvait améliorer la récupération.
Dr Christian Geny