Tintin au pays des médecins

26, rue du Labrador, Bruxelles, le samedi 16 mai 2015. Une étude, publiée en ligne le 11 mai 2015 par cinq médecins et chercheurs tintinolâtres dans  La Presse Médicale, recense tous les problèmes de santé que le célèbre globe-trotter a éprouvé depuis « Tintin au pays des Soviets » jusqu’à « Tintin et les Picaros ». L’article évalue également les causes et conséquences de tous ses soucis médicaux.

Tintin : 23 albums et 244 problèmes de santé !

Les auteurs dénombrent ainsi 244 ennuis de santé dont 191 accidents (avec un traumatisme crânien dans 62 % des cas) et notamment six brûlures, trois plaies par armes à feu et sept morsures (dont une par le fidèle Milou !). Tintin est également régulièrement sujet à des insomnies liées à un stress intense, à une anxiété, à des épisodes dépressifs passagers et même à des problèmes liés à la consommation d’alcool, il est enfin souvent victime d’une intoxication rare : celle au chloroforme !

Le bruxellois au pantalon de golf aura au total connu 46 pertes de connaissances dont 23 d’entres-elles étaient d’origine traumatique. Tintin est notamment resté inconscient à deux reprises après s’être fait tirer dessus... ce qui demeure faible pour un homme victime de 55 tentatives de meurtre !

Quand Tintin quitte l’hôpital contre avis médical

On peut noter la particulière robustesse de Tintin qui ne fut hospitalisé que six fois et ne subit que deux actes chirurgicaux, un durant « L'Île noire » (après avoir été la victime d'un attentat par deux mystérieux aviateurs…) et l’autre au cours d’« Objectif Lune ». De plus, Tintin ne reste en général que peu de temps à l’hôpital et sort même parfois contre avis médical, comme dans Le Sceptre d'Ottokar, où, aux urgences après un accident de voiture, il quitte  l’hôpital avant même d’avoir été examiné par un médecin.

Les auteurs notent qu’il est curieux de ne pas trouver trace de pathologies liées aux voyages, le reporter au petit vingtième n’a ainsi jamais eu de « tourista », de coup de soleil, ni même de mal de mer…

Il est enfin souligné qu’avant 1945, la vie était plus dure pour le journaliste avec près de 15 évènements par aventure, contre 6 en moyenne après guerre, ceci s’expliquant peut-être par l’importance prise par Haddock et Tournesol qui, en matière d’avanie médicale, ne sont pas non plus en reste, qu’il s’agisse d’intoxication alcoolique aiguë, ou de surdité partielle.

Notons enfin qu’il n’a jamais eu l’oreille cassée même durant les vocalises du rossignol milanais, Bianca Castafiore !

Frédéric Haroche

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