Paris, le jeudi 21 mai 2015 - Un coup était porté au début de l’année à la cigarette électronique avec la publication dans le New England Journal of Medicine d’une lettre à l’éditeur indiquant qu’à un voltage de 5 V, la cigarette électronique pouvait entraîner l’absorption de 380 ± 90 μg de formaldéhyde toutes les 30 bouffées, sous forme d’agents libérateurs de formaldéhyde. Cette publication avait on s’en souvient suscité de très nombreux commentaires. Les défenseurs de la cigarette électronique étaient notamment montés au créneau pour dénoncer des conditions d’étude éloignées de la réalité du vapotage. Ils avaient notamment rappelé que l’émission d’aldéhydes est liée à une dégradation du liquide soumis à une trop forte température, phénomène baptisée « dry hit » ou « dry puff », bien connu des utilisateurs. Aujourd’hui, le docteur Konstantinos Farsalinos conforte les critiques formulées en publiant dans la revue Addiction des données très rassurantes. Elles s’appuient sur une expérimentation « réalisée (…) avec deux conditions d’alimentation de la résistance en liquide et à quatre puissances différentes » explique Jacques Le Houezec (équipe de recherche Addictologie, Unité INSERM 1178). Il apparaît que des émissions d’aldéhyde sont effectivement obtenues, mais uniquement dans des conditions de « dry hit », tandis qu’elles restent très faibles dès lors que l’alimentation en liquide est correcte et ce même en dépit de voltage élevé. Voilà qui semble confirmer l’hypothèse selon laquelle les cigarettes électroniques présentent effectivement un risque de toxicité, qu’il est cependant possible de restreindre dans des conditions d’utilisation correctes.
M.P.
